La piraterie maritime est en net recul, sauf dans le golfe de Guinée

Le nombre d’actes de piraterie maritime a de nouveau nettement reculé au cours du premier semestre 2013 d’après le dernier rapport du Bureau Maritime International (BMI). Ainsi, 138 incidents ont été constatés à travers le monde, contre 177 l’an passé, à pareille époque.

Le nombre de détournements de navire a été divisé par 3, passant de 20 à 7, tandis que 127 marins retenus en otages ont été recensés contre 334 au cours des 6 premiers mois de l’année 2012.

Cette tendance est dû essentiellement à la « baisse significative » des attaques commises au large des côtes somaliennes. Seulement 8 ont en effet été constatées au cours du premier semestre 2013, dont deux détournements de navires. Pour comparer, 70 attaques de pirates avaient été répertoriées sur les 9 premiers mois de l’année 2012 et il en avait été compté 199 à la même période, en 2011.

Selon le BMI, cela s’explique par le déploiement et l’action de plusieurs forces navales dans cette partie du monde. L’Union européenne y a lancé l’opération Atalante et l’Otan y mène l’opération Ocean Shield. Autre élément d’explication : la présence, à bord des navires civils, d’équipes de protection privées, ce que la loi française interdit aux bâtiments battant pavillon tricolore. Cela étant, au 30 juin, les pirates somaliens détenaient encore 57 marins et 4 bateaux.

Cependant, et cette tendance ce confirme de rapport en rapport, le phénomène de la piraterie maritime s’affirme dans le golfe de Guinée, où le nombre d’attaques recencées est en constante augmentation.

Pour le premier semestre 2013, 31 actes de piraterie ont été relevés, dont 4 détournements de navire. Les pirates qui sévissent dans cette région opèrent de plus en plus loin des côtes et semblent s’inspirer de leurs homologues somaliens en ayant recours à des bateaux-mères avec des embarcations rapides. Pour le moment, le Nigéria est le pays le plus touché par ce phénomène, avec 22 incidents constatés au large de ses côtes.

« Des pirates armés dans le golfe de Guinée ont pris 56 marins en otage et sont responsables des 30 enlèvements d’équipages enregistrés jusqu’ici en 2013. Une personne a été tuée et au moins cinq autres blessées », note le rapport du BMI, dont le directeur, Pottengal Mukundan, a appelé les Etats riverains à mettre rapidement l’accord qu’ils ont conclu en juin dernier au sujet de la création d’un organe régional ayant pour mission de lutter contre la piraterie et d’un code de conduite commun.

« Ce (code de conduite) doit se traduire rapidement en faits sur l’eau. Si ces attaques ne font pas l’objet d’un contrôle, elles seront plus fréquentes, plus audacieuses et plus violentes », a-t-il averti. « La coopération et le renforcement des capacités des États côtiers de cette région est la voie à suivre et il y a urgence pour faire que ces eaux soient sans danger pour les marins et les navires », a-t-il estimé.

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