Le 27 mai sera la journée nationale de la Résistance

11 novembre (armistice 14-18 et hommage aux morts pour la France), 8 mai (capitulation de l’Allemagne nazie), 19 mars (date controversée pour la fin des combats en Algérie), dernier dimanche d’avril (déportation), deuxième dimanche de mai (fête nationale de Jeanne d’Arc et du patriotisme), 10 mai (abolition de l’esclavage), 8 juin (hommage aux morts pour la France en Indochine), 18 juin (appel du général de Gaulle), vers le 16 juillet (hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et aux Justes), 25 septembre (hommage aux Harkis), 5 décembre (morts pour la France en Afrique du Nord)…

Et désormais, il faudra compter avec le 27 mai, date retenue pour la « journée nationale de la Résistance », à l’issue de l’adoption, par un vote unanime de l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi du sénateur PS Jean-Jacques Mirassou. Le Palais du Luxembourg avait approuvé ce texte dans les mêmes conditions en mars dernier.

Le 27 mai a été retenu car il s’agit de la date anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) dirigé par Jean Moulin et à laquelle participèrent les différents mouvements hostiles à la collaboration. Pour le sénateur Jean-Jacques Mirassou, cette journée nationale « sera donc, chaque année, l’occasion de rendre un hommage légitime à toutes celles et à tous ceux qui ont résisté en imaginant avec beaucoup de volontarisme notre modèle de société. » Et d’ajouter : « Ensemble, ils ont façonné un projet porteur des valeurs républicaines et d’espoir, alors que d’autres avaient prématurément renoncé. »

Cette proposition de loi ne pouvait qu’être adoptée. L’on voit mal, en effet, des élus s’opposer à ce que l’on rende hommage à ceux qui ont dit « non » et pris les armes pour libérer la France. Mais certains historiens restent cependant sceptiques au sujet de cette initiative.

« On célèbre déjà la mémoire de la Shoah le 27 janvier, les victimes de la déportation le dernier dimanche d’avril, la victoire des Alliés le 8 mai, Jean Moulin le 17 juin, l’appel de De Gaulle le lendemain, les victimes de Vichy et les Justes en juillet, cela fait déjà beaucoup : à un moment trop de mémoire tue la mémoire », avait ainsi estimé, dans les colonnes du Monde, en mars, l’historien André Kaspi. Une position guère surprenante chez ce dernier, qui avait justement dénoncé « l’inflation de commémorations » dans un rapport remis en novembre 2008.

Confrère d’André Kaspi et spécialiste de la Résistance et de sa mémoire, Olivier Wieviorka, était allé dans le même sens, en affirmant, au même journal : « Le politique n’a-t-il pas mieux à faire qu’accorder une journée ? A la limite, ne serait-il pas plus judicieux de réfléchir à un vrai lieu de mémoire pour la Résistance, comme il y a Verdun ou la tombe du soldat inconnu pour la guerre de 1914? »

Par ailleurs, l’Assemblée nationale vient de lancer un marché en procédure adaptée en vue de « la création d’une œuvre d’art commémorative en l’honneur des ‘Compagnons de la Libération' ».

Dans le texte de l’appel à candidature, le Palais Bourbon précise que « L’oeuvre sera visible par les nombreuses personnalités françaises et étrangères pénétrant dans l’immeuble et depuis la voie publique. Elle devra être proportionnée aux lieux. Son emprise sur le sol sera de l’ordre d’un mètre carré. Son poids ne devra pas excéder 500 kg au mètre carré. Sa hauteur maximale sera d’environ 2,50 mètres. L’œuvre d’art ne devra pas entraîner de travaux d’accompagnement substantiels ou d’entretien particulier. Elle ne devra représenter aucun Compagnon de la Libération clairement identifiable. » Enfin, son prix ne devra pas excéder 100.000 euros.

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