L’administration Obama envisage d’accélérer le retrait militaire américain d’Afghanistan

Le scénario qui s’était joué avec l’Irak va-t-il se répéter avec l’Afghanistan? Faute d’avoir pu se mettre d’accord sur les effectifs militaires amérixains susceptibles de rester sur le territoire irakien après décembre 2011, Washington avait décidé un retrait total de ses troupes.

En Afghanistan, où il est question de laisser une force américaine « résiduelle » après la fin de la mission de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), la coalition déployée dans le pays sous l’autorité de l’Otan, il se risque de se passer exactement la même chose. « Ce n’est pas l’option privilégiée (…) mais c’est désormais la plus réaliste, même si aucune décision n’a encore été prise », a confié, en substance, un responsable de l’administration Obama au New York Times.

L’autre idée en vogue à Washington est d’accélérer le retrait d’Afghanistan des forces américaines. Leurs effectifs sont actuellement de 63.000 hommes et il était initialement prévu de les ramener à 34.000 d’ici février prochain. Mais cet objectif pourrait être atteint beaucoup plus tôt qu’attendu, tant les relations entre le président Obama et son homologue afghan, Hamid Karzaï, se sont détérioriées.

Le dernier épisode en date est l’annonce, le mois dernier, de l’ouverture de discussions entre les Etats-Unis et les représentants du mouvement taleb afghan au Qatar. Se voyant marginalisé, le président Karzaï a décidé de suspendre les négociations en vue d’aboutir à un accord de sécurité de long terme avec Washington. Et cela rend donc, pour le moment, impossible tout maintien militaire américain en Afghanistan…

Et les relations entre MM. Obama et Karzaï ne semblent pas prendre la voie de réconcilitation. Ainsi, selon des responsables américains et afghans, une vidéoconférence entre les deux hommes, organisée le 29 juin dernier, s’est mal terminée, le président afghan ayant accusé Washington de chercher à négocier une paix séparée avec les taliban et de laisser le gouvernement afghan seul face à ses adversaires.

Cela étant, agiter la menace d’une option dite « zéro », c’est à dire un retrait militaire américain total d’Afghanistan, pourrait aussi être un moyen de pression sur Kaboul. Car une telle éventualité ne manquerait pas d’avoir des répercussions sur les alliés de Washington qui ont encore une présence significative dans le pays, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore l’Italie. En clair, ces derniers ne resteraient pas plus de temps que les Etats-Unis.

Quoi qu’il en soit, les forces américaines continuent leurs opérations de retrait, conformément aux échéances qui leur ont été fixées. C’est ainsi que, selon un article du Washington Post publié le mois dernier, elles ont détruit pour l’équivalent de 7 milliards de dollars de matériels, y compris 2.000 blindés MRAP (Mine Resistant Ambush Protected), spécialement conçus pour résister aux engins explosifs improvisés, au motif que leur rapatriement aux Etats-Unis serait trop cher par rapport à leur valeur intrinsèque et qu’il est trop compliqué de les céder à l’armée nationale afghane (ANA) à cause de règles bureaucratiques trop contraignantes et de l’incapacité de cette dernière à les entretenir.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]