Un groupe de travail de l’Union européenne va se pencher sur l’espionnage américain

Les révélations de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel sur l’espionnage de l’Union américaine par les services de renseignements américains, et en particulier la National Security Agency (NSA), ont semé le trouble sur le Vieux Continent, où l’on a sans doute trop vite oublié que chaque pays défend ses intérêts et qu’en matière de relations internationales, on ne parle pas d' »amis » mais d' »alliés ».

Cette affaire est arrivée alors que les Etats-Unis et l’Union européenne vont entamer, la semaine prochaine, des négociations portant sur un éventuel accord de libre-échange. En guise de protestation contre l’espionnage américaine, la France avait préconisé de reporter de 15 jours le début des discussions.

Mais cette proposition est restée lettre morte, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, déjà en froid avec Paris, a confirmé la date de l’ouverture des négociations. Mais dans le même temps, il a annoncé vouloir mettre en place un « groupe de travail », chargé d’analyser l’impact des pratiques d’espionnages américaines… Au moins, faute d’être efficace, ça occupe…

Mais plus globalement, cette affaire d’espionnage est plus délicate qu’il n’y paraît. Devant les caméras et les micros, l’on pourfent l’attitude de Washington. « Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportement entre partenaires et alliés », a ainsi déclaré le président Hollande, lors d’un déplacement à Lorient, le 1er juillet.

Mais le ton est nettement plus conciliant dans les coulisses. Ainsi, selon les propos du chef de l’Etat rapportés par le Canard Enchaîné (édition du 03/07). « Ce genre de problème ne se règle pas publiquement », aurait-il confié à ses proches conseillers. Certains ministres qui ont eu la dent dure à l’égard des Etats-Unis, auraient eu même droit à des reproches.

« Les Etats-Unis sont nos alliés », a expliqué François Hollande, toujours selon l’hebdomadaire satirique. « Lorsque nous avons besoin de renseignements dans la lutte contre le terrorisme, les services américains nous les donnent. Si on se met à les attaquer systématiquement, on va finir par avoir de gros problèmes : ils sont capables de mesure de rétorsions », c’est à dire de couper le robinet des informations, a-t-il ajouté.

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