Deux légionnaires impliqués dans un trafic d’armes à Marseille

Dans le cadre d’une enquête ouverte en avril dernier et sur la base de « renseignements concordants » de la sous-direction de l’Information générale (SDIG) et de la PJ de Marseille, un trafic d’armes a été démantelé dans la banlieue marseillaise, en deux temps, selon les explications données par Christophe Barret, le procureur adjoint. Ainsi, le 30 juin, cinq personnes ont été interpellées en flagrant délit par la police dans une « grande » zone commerciale. Un sixième individu a été arrêté le lendemain.

Au final les 6 suspects ont été mis en examen et écroués pour « fabrication et commerce d’armes de première catégorie (armes de guerre, ndlr) en bande organisée, importation d’armes, importation d’armes et munition de première catégorie en bande organisée, recel d’importation d’armes et munitions en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces délits. »

Lors de l’arrestation des 5 premiers individus, les policiers ont mis la main sur 12 pistolets mitrailleurs 7,65mm de type Skorpio, d’origine tchèque, ainsi que sur une somme de 6.000 euros, qui, aux dires du procureur adjoint, ne correspondaient pas au produit de la transaction qui était alors en cours. Selon lui, les acheteurs « étaient probablement des grossistes qui allaient ensuite revendre au détail. »

Le Skorpio VZ6, qui  se négocierait entre 1.000 et 2.000 euros, est une arme prisée par les gangsters. L’un d’eux aurait été utilisé pour un réglement de compte en février 2012. D’ailleurs, les deux acheteurs interpellés sont, d’après la police, « défavorablement connus » pour des affaires de drogues et ont déjà été condamnés.

« Ces armes sont très dangereuses et en état de marche. Elles étaient sans doute destinées au milieu du banditisme marseillais au sens large du terme », a commenté Christian Sivy, le directeur adjoint de la DIPJ de Marseille.

Quant aux vendeurs, trois ont donc été mis sous les verrous. Parmi eux figurent deux légionnaires originaires « d’Europe centrale », dont un caporal-chef. Le premier était affecté au Régiment Etranger d’Aubagne tandis que le second servait au 1er Régiment Etranger du Génie (REG) de Laudun-l’Ardoise (Gard).

Les enquêteurs cherchent maintenant à déterminer l’origine de ces armes. Le Skorpio ayant été produits à plus de 200.000 exemplaires, la tâche ne s’annonce à première vue pas aisée. Mais il est probable que ces pistolets mitrailleurs proviennent des Balkans, où ils ont été utilisés lors des guerres yougoslaves. En tout cas, c’est une piste qu’ils ne manqueront pas d’étudier.

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