Les forces armées ukrainiennes vont perdre près de 60.000 hommes d’ici 2017

Une réforme en chasse une autre en Ukraine (et toute ressemblance avec une situation existante ou ayant existé dans un pays d’Europe de l’Ouest n’est pas fortuite). En 2010, dans le cadre du projet de « Concept du développement des forces armées », l’état-major ukrainien avant annoncé la suppression de 40.000 postes pour la période 2011-15, avec pour objectifs de ramener leurs effectifs à 160.000 personnels.

« Nous comprimerons l’administration de façon substantielle, en commençant pas l’Etat-major général, à mon  sens, trop lourd aujourd’hui. Il sera réduit de 20% », avait alors expliqué le général Grigori Pedtchenko, selon l’agence Unian.

Ce plan n’est pas encore terminé qu’un autre projet visant à réduire à nouveau les effectifs des forces armées ukrainiennes a été mis sur la table par Pavlo Lebedev, le ministre de la Défense du pays.

« D’ici fin 2017, les effectifs des forces armées ukrainiennes seront portés à 122.000 personnes. A l’heure actuelle, l’armée du pays compte au total 180.000 militaires », a-t-il annoncé, le 26 juin dernier, dans un entretien accordé au quotidien Segodnia.

Actuellement, le fonctionnement des forces armées ukrainiennes repose sur la conscription, c’est à dire avec un service militaire de 12 mois, voire même de 18 mois pour les conscrits appelés à servir dans la marine.

L’on y compte 1.000.000 de réservistes potentiellement mobilisables dans le cas où il faudrait lever des troupes en masse. Mais avec une population de plus de 44 millions d’habitants et un territoire de 600.000 km2 à protéger, les effectifs militaires ukrainiens ne paraissent pas très élevés…

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle baisse des effectifs militaires se fera dans le cadre de la professionnalisation des forces armées ukrainiennes. Cette décision avait été déjà annoncée en décembre dernier et elle a été confirmée par le ministre Lebedev. L’objectif affiché de l’état-major est de mettre sur pied une armée calquée sur le modèle occidental, avec des effectifs moins importants mais mieux formés et mieux équipés.

Cette décision a été prise alors que Pavlo Lebedev a admis, le 1er juillet, que le risque d’une guerre sur le sol ukrainien n’était pas à écarter. « Selon les experts, l’intégrité territoriale de l’Ukraine n’est pas menacée dans les sept prochaines années. Cependant, les conflits territoriaux, dictées par des motifs économiques, sont possibles. Je ne veux pas citer de pays en particulier qui sont en mesure de déclencher un conflit », a-t-il affirmé. Pourquoi le danger serait-il plus important dans 7 ans que maintenant? Mystère… A croire que les éventuels fauteurs de troubles attendront que les forces ukrainiennes aient terminé leur transformation pour se manifester.

Cela étant, la modernisation et la réforme de l’armée ukrainienne risquent de rencontrer un sérieux écueil… financier. Car Kiev part de loin pour entamer cette tâche. En 2012, le pays a consacré 2 milliards de dollars à sa défense, soit 1,1% de son PIB (en hausse, toutefois, de 30% par rapport à 2012). Pour l’essentiel, ses équipements militaires sont un héritage de la période soviétique. Leur renouvellement, a promis Pavlo Lebedev, se fera en priorité auprès des entreprises d’armement locales.

En attendant, les forces ukrainiennes pourraient être sollicitées pour participer à l’opération des Nations unies au Mali (MINUSMA). Une décision à ce sujet doit être prochainement prise.

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