Au menu du brevet des collèges, la guerre de Corée fait polémique

Le 27 juillet prochain, l’on commémorera l’armistice qui mit fin aux hostilités en Corée. L’on ignore encore si des cérémonies particulières seront organisées en France. En tout cas, ce sera le cas au Canada, où le ministre des Anciens combattants, Steven Blaney, déclaré au sujet des combattants de ce conflit que « le devoir qu’on a comme citoyens canadiens, c’est d’abord d’en être informés, mais aussi de reconnaitre leur sacrifice et de les remercier. »

Pourtant, cette guerre lointaine concerne la France étant donné que le gouvernement de René Pléven décida, en 1950, d’envoyer en Corée un bataillon de volontaires, placés sous le commandement du général Raoul Charles Magrin-Vernerey, plus connu sous le pseudonyme de Monclar.

Intégré au 23rd Infantry Regiment de la Second Infantry Division, ce bataillon français de l’ONU, au sein duquel 3.421 militaires français se sont succédé, a perdu au combat 287 hommes et compté 1.350 blessés, 12 prisonniers de guerre et 7 portés disparus.

Quoi qu’il en soit, si cette guerre n’est que très peu abordée, elle a cependant été au menu de l’épreuve d’histoire-géographie/éducation civique du brevet des collèges, organisée le 28 juin. Et si ce sujet ne les inspirait pas, les élèves de 3e appelés à plancher pouvait choisir de traiter de la crise des missiles de Cuba.

Seulement, des professeurs ont vivement protesté contre les sujets proposés, qualifiés même de scandaleux par l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG). Non pas à cause de quelques relents idéologiques liés à ces deux évènements mais parce qu’ils étaient trop « difficiles. »

Et pour cause : aussi bien la guerre de Corée que la crise de Cuba sont abordés en fin de programme, et cela même si, elles expliquent les évènements présents, en particulier pour ce qui concerne la situation qui prévaut actuellement dans la péninsule coréenne. En clair, les professeurs, qui ne sont pas à blâmer, n’ont pas le temps de les donner à étudier à leurs élèves. Et forcément, quand l’on est interrogé sur un sujet que l’on ne maîtrise pas, il ne faut guère s’attendre à des miracles.

« Ainsi, en respectant les textes officiels, la question longue en Histoire aurait dû porter sur l’ensemble des crises de la Guerre froide. Dans la plupart des manuels, la guerre de Corée n’est qu’à peine évoquée. Un élève moyen de Troisième ne disposait pas de la matière suffisante pour rédiger sérieusement un développement structuré », explique ainsi l’APHG, dans un communiqué.

« Pour l’APHG, l’Histoire, la Géographie et l’Education civique doivent redevenir des priorités de l’Education nationale, à tous les niveaux d’enseignement. Les professeurs de ces disciplines, soucieux de valoriser avec bienveillance le travail effectué tout au long du collège par leurs élèves, exigent un examen national avec des épreuves à la fois faisables et ambitieuses, qui permettent une réelle égalité des chances et un accès de tous à une culture générale solide », poursuit-elle.

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