Appel à maintenir la vigilance face au risque de terrorisme nucléaire

En mai dernier, 150 membres des forces de l’ordre japonaises, entraînés pour des actions de contre-terrorisme, ont mené des exercices qualifiés de spectaculaires par les médias locaux, sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima, gravement endommagée par le tremblement de terre et le tsunami de mars 2011.

Pourquoi avoir organisé un exercice précisément à Fukushima? Eh bien parce que la stabilité de ce site repose actuellement sur des équipements électriques et de refroidissement précaires, ce qui le rend fragile. Par conséquent, il peut constituer une cible de choix pour d’éventuels terroristes.

Le risque d’une attaque contre une centrale nucléaire a été évoqué ce 1er juillet par Yukiya Amano, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Lors d’une réunion de quelque 1.200 délégués à Vienne, où est implanté le siège de l’agence qu’il dirige, il a appelé à « ne pas baisser la garde » au sujet des risques de terrorisme nucléaire.

« De nombreux pays ont pris des mesures efficaces pour empêcher le vol, le sabotage, l’accès non autorisé, le transfert illégal ou autres actes malveillants impliquant des matériaux nucléaire ou radioactif », a-t-il admis. « La sécurité a été augmenté dans de nombreuses installations contenant de tels matériaux », a-t-il poursuivi.

Mais, a-t-il ajouté, « cela ne doit pas nous donner une fausse impression de sécurité. » Et d’avertir : « Si une ‘bombe sale’ venait à exploser dans une grande ville, ou si un sabotage avait lieu dans un site nucléaire, les conséquences seraient dévastatrices. » Ce risque n’est pas une vue de l’esprit, pour Yukiya Amano, et les systèmes de sécurité, a-t-il estimé, doivent être « renforcés ».

Quand on parle de terrorisme nucléaire, l’hypothèse d’une bombe explosant dans une grande ville occidentale n’est pas le scénario le plus probable, sauf au cinéma et dans les romans d’anticipation. Et cela pour la simple et bonne raison qu’il y a trop de difficultés pour que des terroristes puissent envisager un tel coup. Cela étant, rien n’est impossible dans ce bas monde, étant donné qu’il avait été dit que Ben Laden envisageait une telle opération…

Il reste donc deux possibilités, disons plus « abordables », pour un groupe terroriste. La première serait d’attaquer une centrale nucléaire. D’où la nécessité de renforcer leur surveillance. La seconde consisterait à fabriquer une « bombe sale », c’est à dire un engin exposif dans lequel des matériaux radio-actifs seraient introduits. L’effet n’est pas spectaculaire – or, c’est ce qui est recherché par les jihadistes, par exemple – mais il peut être très meurtrier.

Ainsi, en 1987, à Goiania, au Brésil, il aura fallu seulement 20 grammes de césium  (soit la taille d’un grain de riz) récupérés dans un appareil de radiologie dérobé à un centre médical pour contaminer 112.000 personnes en quelques heures. En tout, 249 personnes furent hospitalisés, 7 perdirent la vie.

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