L’Union européenne mise sur écoute par la NSA

Mis sur la défensive après la révélation du programme PRISM, qui consiste à surveiller les communications par Internet avec le concours des géants américains du secteur, le général Keith Alexander, qui est à la fois directeur de la National Security Agency (NSA) et chef de l’US Cyber Command, a expliqué que ce dispositif avait permis de déjouer 42 complots déjoués et de mettre au jour 12 cas où des individus mis sur écoute avaient avaient fourni un soutien matériel à un projet terroriste.

Seulement, les activités de la NSA ne se limitent pas au contre-terrorisme. Et jusqu’à présent, les commentaires qui ont été faits au sujet du programme PRISM par les uns et les autres concernent pratiquement tous la protection de la vie privée des internautes. Un autre aspect n’a été que très peu soulevé : celui de l’espionnage industriel, commercial et politique. Sans doute qu’il en ira autrement après les nouvelles révélations sur les pratiques de l’agence de renseignement américaine.

Ainsi, selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui a pu avoir accès à des documents confidentiels emportés dans sa fuite par Edward Snowden, l’ancien consultant de la NSA ayant révélé l’existence du programme PRISM, l’agence de renseignement américaine aurait installé du matériel d’écoute dans les bureaux de l’Union européenne (UE), à Washington et de sa réprésentation diplomatique auprès de l’ONU à New York, ce qui lui aurait permis d’intercepter les conversations téléphoniques et d’accéder aux messageries électroniques des diplomates européens placés sur une liste de « cibles à attaquer. »

L’hebdomadaire rappelle également qu’il y a « plus de 5 ans », il avait été découvert dans l’immeuble Justus Lipsius, c’est à dire le siège du Conseil européen à Bruxelles, où les gouvernements des Etats membres de l’UE disposent de bureaux d’où il est possible de passer des communications protégées, un système d’écoute placé sur le réseau téléphonique et Internet, lequel remontait à une zone sécurisée indépendante utilisée par la NSA et située au quartier général de l’Otan, à Mons, près de Bruxelles.

En fait, cette affaire remonterait à 2003, année où l’UE avait fait part de la découverte d’un tel système. Plusieurs bureaux avaient en effet mis sur écoute, dont ceux de la France et de l’Allemagne.

Photo : Bernard Blier, dans les Barbouzes, film de Georges Lautner

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