Les Mirage 2000-5 seront rénovés

Jusqu’à présent, il n’était question de moderniser uniquement les Mirage 2000D de l’armée de l’Air, c’est à dire des appareils optimisés pour le bombardement tactique et l’attaque au sol. Le coût de cette opération, sans cesse reportée pour des raisons budgétaires, avait été évalué en 2009 à 740 millions d’euros.

Cette modernisation, telle qu’elle avait été envisagée à l’époque, consistait à rendre polyvalents les Mirage 2000D, c’est à dire en les dotant d’une capacoté air-air, notamment avec l’ajout d’une nouveau radar, d’un interrogateur IFF et d’une conduite de tir de missiles air-air MICA, ainsi qu’en traitant les obsolescences de leur système d’armes.

Cette opération permettrait ainsi d’assurer la cohérence de la flotte des avions de combat de l’armée de l’Air ainsi que la relève des Mirage F1 et 2000 C/-5, dont le retrait du service actif était jusqu’à présent programmé entre 2011 et 2020.

Seulement, si la modernisation des Mirage 2000D n’a pas été remise en cause par le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN), le concept de différenciation des forces qu’il met en avant supposerait le maintien des Mirage 2000-5 pendant une durée plus importante que prévu.

C’est ce que l’on peut comprendre dans les propos tenus par le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), le général Denis Mercier, lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense des Forces armées du Sénat, le 11 juin dernier.

« Le troisième principe porté par le Livre blanc est celui de la différenciation des forces. Il repose d’abord sur une différenciation du matériel qui pour l’armée de l’Air se traduit dans la poursuite de la montée en puissance des Rafale tout en pérennisant des Mirage 2000 qui nous permettront de maintenir le format. En effet, sans ces Mirage 2000 nous ne serions pas capables de disposer d’un format à 225 avions de chasse tel qu’il est exprimé dans le Livre blanc », a ainsi expliqué le CEMAA.

Et d’ajouter : « Sur les équipements nous sommes partis sur une rénovation à moindre coût du Mirage 2000. Si nous ne rénovons pas nos Mirage 2000 ils ne seront plus utilisables, et compte tenu du rythme de production des Rafale, nous ne serons pas capables de respecter le format de l’aviation de chasse. »

La conséquence est, selon le général Mercier, la nécessaire modernisation des « 2000-5, qui ont un radar très performant en les portant, si possible, à 9.000 heures alors qu’ils étaient donnés pour 7.000 heures. » A priori, cette opération concernerait les avions de l’Escadron de chasse 1/2 Cigognes, installé à Luxeuil. « C’est une première pour un avion de chasse qui nécessite de prendre un certain nombre de garanties », a estimé le CEMAA.

Le général Mercier a en outre précisé qu’il « va nous falloir maintenir une partie de la ligne des Mirage 2000 D en traitant les obsolescences du radar, de calculateurs, de missiles, et si possible en les dotant des capacités d’emport d’AASM (?) et de pods canons pour certains avions. » Et cela afin de disposer d’appareils « un peu différenciés qui nous permettraient d’assumer un certain nombre de missions en l’absence de menaces anti-aériennes, comme en Afrique. » Le CEMAA a souligné que « cet avion est ainsi intervenu dès les premiers jours au Mali. Mais nous ne pourrions pas l’engager sur des théâtres avec une menace sol-air importante. »

Enfin, au-delà de 2020, a conclu le général Mercier sur ce point, « nous aurons besoin d’une nouvelle tranche Rafale dans un volume à définir afin de compléter le parc et ensuite de remplacer les Mirage 2000. »

Photo : Mirage 2000-5 de l’EC 1/2 Cigognes lors d’un exercice Red Flag  à Nellis Air Force Base (c) US Air Force

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