Les Pays-Bas ont réduit leur armée mais leurs finances publiques sont toujours dans le rouge
En 2011, le gouvernement néerlandais décida de lancer un vaste plan d’économies afin de réduire les déficits publics du pays. Et, sans surprise, les forces armées furent le plus sollicitées, avec une baisse de leurs ressources d’un milliard d’euros d’ici à 2014.
Bien évidemment, quand l’on a moins, il faut faire avec. D’où les mesures draconiennes qui furent prises à l’époque, avec la suppression de 12.000 postes sur 69.000, le désarmement de 4 chasseurs de mines et d’un navire ravitailleur, le retrait du service de 14 hélicoptères Cougar (sur 17) et de la totalité des chars Leopard ainsi que la dissolution d’un escadron de F-16 (soit 19 appareils en moins). Mais dans le même temps, la participation au programme F-35, quoi que vivement critiquée, fut maintenue.
Après ce plan d’économies, où en est l’économie néerlandaise? Eh bien elle ne se porte pas mieux qu’avant. Le déficit public s’est élevé à 4,1% en 2012 et il devrait être de 3,5% cette année et de 3,7% en 2014. Soit largement au-dessus de la norme des 3% imposée par les critères de convergence fixés par le Traité de Maastricht et que la Commission européenne est chargée de faire respecter aux Etats membres (on l’oublie toujours mais ce sont les gouvernement qui se sont donnés cette contrainte….).
Conclusion : La Haye devra réaliser, d’ici 2014, 6 milliards d’euros d’économies supplémentaires, qui viendront s’ajouter aux précédentes, pour ramener le déficit public en deçà des 3% du PIB. Et encore, rien n’est moins sûr.
« Depuis l’entrée en fonction de ce gouvernement, les prévisions économiques à court terme se sont sensiblement dégradées », a déclaré Jeroen Dijsselbloem, le ministre néerlandais des Finances. « Sur la base des déclarations du commissaire (européen aux affaires économiques) Rehn, on peut estimer que si nous économisons structurellement 6 milliards d’euros et que les chiffres de la croissance se dégradent, et ils se dégradent en ce moment-même, la Commission nous donne plus de temps », a-t-il expliqué, le 19 juin.
Dans ces conditions, après des coupes sévères, les forces armées néerlandaises, ou ce qu’il en reste, doivent-elles s’attendre à en subir de nouvelles? L’on devrait être bientôt fixé, des décisions devant être prises en août prochain.
