Sagem poursuit le développement de son drone MALE léger Patroller

Il est inexact de dire que rien n’a été fait en France au sujet des drones. Ainsi, Sagem (filiale du groupe Safran), fort de son expérience avec les appareils tactiques Sperwer, développe depuis maintenant quelques années, et sur fonds propres, les Patroller, un engin qui entre dans la catégorie MALE léger (Moyenne Altitude Longue Endurance).

D’une masse de l’ordre d’une tonne (le Reaper américain est 4 à 5 fois plus lourd), le Patroller peut réaliser des missions de 20 à 30 heures avec une charge de 250 kg et voler à une altitude de 25.000 pieds et une vitesse de 300 km/h. Pour son développement, Sagem s’est associé avec le constructeur allemand Stemme, qui produit des planeurs motorisés.

En 2010, Sagem avait proposé cet appareil à la Direction générale de l’armement (DGA) afin de remplacer les drones Harfang actuellement en service au sein de l’armée de l’Air. Mais l’offre fut déclinée pour des appareils censés offrir plus de capacités.

Pourtant, le Patroller est loin d’être dépourvu de qualité. Entre le 10 et le 13 juin, il a fait l’objet d’une nouvelle campagne d’essais en configuration multi-capteurs multi-missions en emportant un système de recueil de renseignemlent d’origine électromagnétique (ROEM) Comint 1.

Intégré dans une nacelle fixée sous voilure, cet équipement permet l’interception, la localisation et l’analyse des communications V/UHF, y compris celles émises par des postes à évasion de fréquences.

« Au cours de cette campagne de sept vols, le Patroller a démontré sa capacité à accueillir aisément un système de guerre électronique Comint en nacelle, complétant ainsi le système optronique jour-nuit Euroflir 410 de Sagem », explique son constructeur. « Opéré depuis la station sol, le système Comint permet d’orienter en temps réel l’emploi des capteurs optroniques du Patroller pour l’identification visuelle de cibles et leur localisation rapide et précise sur de larges zones d’intérêt », a-t-il ajouté.

Mais là n’est pas la seule évolution envisagée par Sagem étant donné qu’il est aussi question d’intégrer au Patroller un armement air-sol de précision. L’option retenue serait de l’armer avec le missile Brimstone, développé par MBDA.

Si le marché des drones MALE destinés aux aviateurs lui est fermé, Sagem vise désormais le remplacement des SDTI Sperwer de l’armée de Terre. Là, le Patroller sera en concurrence avec le Watchkeeper de Thales UK, en cours d’évaluation par les forces françaises. Un rapport des députés Vandewalle et Jean-Claude Viollet, publié en 2009, avait estimé son prix à 20 millions d’euros.

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