L’Indonésie précise ses ambitions en matière de capacités sous-marines

Avec plus de 17.000 îles, l’Indonésie est l’archipel le plus important au monde. Et pour cette raison, le pays a besoin de forces navales puissantes et bien équipées. Elles disposent de 6 frégates (bientôt 7) ainsi qu’une vingtaine de corvettes.

Pour l’essentiel, les navires indonésiens, à l’exception des patrouilleurs, ont été acquis auprès de l’ancienne puissance coloniale, c’est à dire les Pays-Bas, et de l’ancienne République démocratique allemande (RDA), et cela, dans des conditions qui se révélèrent finalement peu avantageuse. En outre, Jakarta va récupérer 3 corvettes conçues par le groupe britannique BAE Systems et initialement destinées au Sultanat de Bruneï, qui les a refusées au moment de leur livraison.

Quant aux sous-marins, la marine indonésienne en compte seulement deux exemplaires, le KRI Cakra et le KRI Nanggala, des bâtiments de type 209-1300 d’origine allemande qui, construits en 1981, viennent d’être modernisés.

En août dernier, Jakarta a officiellement commandé, pour 1,1 milliard de dollars, 3 sous-marins de la classe Chang Bogo, une variante du type 209-1400 conçue par le chantier naval sud-coréen Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering, grâce aux transferts de technologie consentis par le constructeur allemand Howaldtswerke-Deutsche Werft (HDW). La livraison de ces bâtiments est prévue entre 2015 et 2018.

Mais, apparemment, l’Indonésie n’entend pas en rester là. Le 12 juin dernier, son ministre de la Défense, Purnomo Yusgiantoro, a annoncé que le pays allait se lancer dans la construction de sous-marins après s’être doté des infrastructures nécessaires à Surabaya. Ce qui devrait prendre entre 2 et 3 ans.

A priori, le premier sous-marin de la classe Chang Bogo sera construit en Corée du Sud. De même que le second, mais avec la participation d’ingénieurs et de techniciens indonésiens. Enfin, le troisième sera assemblé sur l’archipel. Ce qui veut dire que Séoul a accepté un transfert de technologie en la matière.

Par ailleurs, une base sous-marine a récemment été inaugurée à Sulawesi (Celebes), à proximité de l’Archipelagic Sea Lane (ASL), une voie maritime qui, outre le fait qu’elle soit importante pour l’Australie, permet de relier le Moyen Orient à l’Asie du Nord et qui débouche sur la mer de Chine méridionale, et plus précisément sur Ambalat, une région indonésienne en partie revendiquée par la Malaisie, pays qui s’est également doté de sous-marins modernes, en l’occurrence de Scorpène du constructeur français DCNS.

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