La baisse du yen fait grimper le prix des F-35A japonais

La politique monétaire menée depuis le début de l’année au Japon vise à relancer l’économie en faisant tourner la planche à billets. Cela ne semble pas poser de problème à Tokyo étant donné le pays est en butte à une déflation chronique depuis des années, ce qui décourage l’investissement et freine la consommation (les ménages attendent les prochains rabais) et la hausse des salaires.

Mais cette orientation a une autre conséquence : l’affaiblissement du yen par rapport aux autres monnaies. Si cela permet de doper les exportations japonaises, en revanche, le coût des importations est à la hausse. Ainsi, depuis janvier, la monnaie nippone ne cesse de se déprécier face au dollar, même si la planche billet fonctionne aussi très bien outre-Atlantique. Et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les forces d’autodéfense, qui ont commandé 42 avions F-35A en 2011 auprès de Lockheed-Martin.

L’ancien ministre japonais de la Défense, Satoshi Morimoto, a ainsi récemment confié à Defense News sa crainte de voir les livraisons de F-35 étalées en raison de la hausse des coûts induite par la faiblesse du yen par rapport au dollar, surtout si le rapport entre les deux monnaies s’éternise au niveau où il est depuis quelques semaines (1 dollar = presque 100 yens).

« Parce que c’était une décision prise par le gouvernement japonais de retenir F-35A, quel que soit le prix à venir, nous ne pouvons pas changer notre principe ou notre politique. Nous avons à acquérir le F-35 pour remplacer le F-4. Mais le problème est que le prix est en augmentation. La question est alors de savoir comment gérer cela. Je pense que le ministère de la Défense devra revoir (le) nombre d’appareils à acheter chaque année », a-t-il estimé.

« Le problème est de savoir si nous pouvons rattraper notre retard en matière de supériorité aérienne avec la Russie et la Chine. Nous ne pouvons pas reporter plus de trois ans. Je suppose que nous pourrions reporter de un ou deux ans « , a-t-il ajouté.

Du côté du ministère japonais de la Défense, l’on explique que le programme est complexe et qu’il est encore en cours d’élaboration. « Nous reconnaissons que le F-35A contient la technologie la plus avancée, mais nous reconnaissons aussi que c’est un projet qui est encore en développement », a affirmé un porte-parole.

L’an passé, le Japon a commandé 4 F-35A, les 38 autres devant être assemblés localement, par petits lots, par deux sous-traitants de Mitsubishi Heavy Industries. A l’époque, le prix unitaire des appareils était de 124 millions de dollars (un prix déjà en hausse par rapport aux plans initiaux), avec un taux de change de 1 dollar pour 82 yens.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]