Mali : La Brigade Serval découvre encore des caches d’armes; 2 militaires des forces spéciales blessés

En avril dernier, et alors que le désengagement partiel des forces françaises déployées au Mali venait de commencer après avoir mis disloqué la chaîne logistique des groupes terroristes et conquis leur sanctuaire dans l’Adrar des Ifoghas, un bilan publié par l’hebdomadaire Valeurs actuelles faisait état de la destruction de plus de 100 tonnes de munitions saisies.

Maintenant que le Groupement tactique interarmes (GTIA) Désert, organisé en 5 sous-groupements, a pris la relève des éléments de la 3e Brigade mécanisée et que le format des forces françaises au Mali a été réduit à 3.500 hommes, les opérations se poursuivent toujours à un rythme relativement soutenu, avec, rien qu’au niveau de l’armée de l’Air, près de 90 sorties aériennes hebdomadaires, dont une trentaine dédiées à l’appui aérien aux troupes au sol.

Du 8 au 13 juin, le GTIA Désert a mené l’opération Orion, dans la région de Bourem, sur la rive nord du fleuve Niger, avec 400 militaires, avec l’objectif de reconnaître des points repérés par le renseignement afin d’y réaliser des fouilles. Deux compagnies sur VAB et VBCI ont donc quitté Gao tandis que 2 sections d’infanterie ont été héliportées afin de boucler le secteur d’In Melach. Cela afin de surprendre d’éventuels jihadistes. Finalement, aucun contact n’a eu lieu, ces derniers suivant désormais une tactique d’évitement.

Pour autant, cette opération n’a pas été vaine puisqu’elle a permis la découverte de nouvelles caches d’armes (AK-47, HK G3, fusils MAUSER, calibre 12 mm, 5.000 cartouches), des véhicules (5 pick up et 1 camion) ainsi que du matériel de transmission. Qui plus est, un atelier de fabrication d’engins explosifs improvisés, avec 50 sacs d’engrais en stock, a été démantelé.

Selon une source malienne, un atelier de couture a également découvert. « Les terroristes avaient cousu une quantité importante de tenues des militaires de l’armée malienne, du contingent Burkinabé et Niger. Leurs intentions étaient de monter des faux check-points en vue de tendre des embuscades, puis de s’infiltrer aussi facilement dans les casernements des ces différentes forces déployées à Gao et Tombouctou », a-t-elle précisé.

« Il faut poursuivre la recherche de caches d’armes » qui « montrent qu’il y avait une organisation considérable destinée à remettre en cause la sécurité en France et en Europe », a expliqué Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, à l’antenne de RFI, ce 14 juin.

Par ailleurs, selon le ministre, « la sécurisation se poursuit, elle est largement gagnée, le sanctuaire jihadiste a disparu, mais il faut être extrêmement vigilants par rapport à des éléments sporadiques qui peuvent remettre en cause la stabilisation du pays. » Le fait est, il y a encore des incidents puisque deux membres des forces spéciales ont été blessés cette semaine, a-t-il indiqué, sans donner plus de précisions.

Quant au désengagement des forces françaises, M. Le Drian a affirmé que les effectifs seront « de l’ordre de 2.000 » hommes, comme prévu à la fin de l’été… Sauf que, le 28 mars dernier, le président Hollande avait annoncé que ce format serait atteint dès juillet. Le retrait va se poursuivre, a assuré le ministre, mais il y aura « un plateau » pendant la période électorale qui va s’ouvrir au Mali dans les prochaines semaine.

Photo : VBCI engagé dans l’opération ORION (c) ECPAD

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