Mali : Des militaires français ont pris position à Anefis, près de Kidal

Au lendemain de combats meurtriers contre des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), à l’issue desquels elle a pu reprendre le contrôle de la localité d’Anefis, l’armée malienne consolide ses positions dans le secteur avant de faire route vers la ville de Kidal, où l’autorité de Bamako reste contestée malgré l’intervention des forces françaises et tchadiennes ayant permis d’en chasser les groupes jihadistes qui s’y étaient établis à la faveur d’une offensive lancée, en janvier 2012, par les rebelles touareg.

« On est en train de renforcer et consolider nos positions à Anefis en attendant des conditions favorables à la poursuite de l’opération vers la ville de Kidal » a expliqué le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, le porte-parole de l’armée malienne.

Un nouveau bilan des combats, communiqué par Bamako, fait état de 30 tués du côté des rebelles touareg et de deux blessés parmi les soldats maliens. Ce que conteste Mahamadou Djéri Maïga, vice-président du MNLA. « Nous avons un mort, deux blessés et un véhicule détruit, mais l’armée malienne a perdu six véhicules que nous avons explosés avec de nombreux hommes à l’intérieur, il y a plusieurs morts de leur côté », a-t-il affirmé.

Toujours d’après Mahamadou Djéri Maïga, les combattants de sa formation se prépareraient à une contre-offensive. « On a quitté la ville pour éviter que l’armée malienne massacre les populations de notre territoire », a-t-il fait valoir.

A Bamako, l’on explique que la décision d’envoyer l’armée dans le secteur de Kidal avait été motivée par les arrestations et les expulsions de la ville de personnes membres des communautés noires. Et d’aller jusqu’à accuser le MNLA de mener une « épuration raciale ».

« Si les exactions continuent, l’armée va devoir continuer sa marche sur Kidal, puis monter sur Tessalit, plus au nord. Mais nous sommes conscients qu’il faut donner des chances au dialogue », a prévenu le lieutenant-colonel Maïga.

Cependant, le gouvernement malien de transition semble chercher avant tout une solution pacifique au problème posé par la situation qui règne à Kidal, en faisant connaître, dans un communiqué publié le 5 juin au soir, « sa disponibilité au dialogue pour recouvrer l’unité nationale et l’intégrité du territoire ». Et d’assurer que l’objectif recherché était « de ramener la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, favoriser le retour de l’administration et le bon déroulement de la présidentielle dans un environnement sécurisé », c’est à dire avant le 28 juillet prochain, date du premier tour.

Cela étant, ce 7 juin, les autorités maliennes et les représentants du MNLA doivent se rencontrer à Ouagadougou (Burkina Faso) pour entamer une nouvelle série de négociations.

En attendant, des militaires français engagés dans l’opération Serval (GTIA Désert) ont pris position à Anefis, à proximité du contingent malien. Le porte-parole de l’Etat-major des armées (EMA), le colonel Thierry Burkhard, a indiqué, le 6 juin, qu’il s’agissait d’un « détachement de liaison de 15 à 20 » personnels ainsi que d’un « détachement de protection », soit « au total une centaine d’hommes ».

Et, visiblement, cette présence française semble gêner les militaires maliens déployés à Anefis. « Les Français ne veulent pas que nous progressions sur Kidal, il va falloir qu’ ils définissent clairement leurs intentions dans cette affaire de deux poids deux mesures. Nous espérons que la France comprendra très vite l’urgence de la situation », a ainsi affirmé un officier de « la force spéciale malienne » joint au téléphone par le site d’informations local Maliactu.

Par ailleurs, les « Bisons » du 126e Régiment d’Infanterie (RI) de Brive, qui étaient déployés à Kidal, ont été relevés par une compagnie de légionnaires du 2e Régiment Etranger d’Infanterie (REI)

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