Les casques bleus autrichiens vont quitter le plateau du Golan

C’est l’incident de trop pour Vienne, qui compte quelques 377 casques bleus déployés au sein de la Force des Nations unies pour l’observation du désengagement (FNUOD), chargée de faire respecter un cessez-le-feu, depuis 1974, sur le plateau du Golan, un territoire annexé par Israël et revendiqué par la Syrie.

Ainsi, le 6 juin, le contrôle du point de passage de Qouneitra, situé sur la ligne de cessez-le-feu avec Israël, est brièvement passé sous le contrôle des rebelles syriens, qui en ont été chassé par les forces loyales au régime de Bachar el-Assad. Et, selon les Nations unies, deux casques bleus ont été légèrement blessés par des obus de mortier, tombés sur leur campement, situé à proximité de cet unique point de contact entre l’Etat hébreu et la Syrie.

Depuis plusieurs mois maintenant, la FNUOD est régulièrement prise pour cible par les bélligérants du conflit syrien. Par exemple, en mars et en mai, des casques bleus philippins furent retenus en otage par des rebelles syriens. La dernière fois, il avait fallu une médiation du Qatar pour obtenir leur libération.

Aussi, pour le gouvernement autrichien, la coupe est pleine. Et comme il avait déjà menacé de le faire en cas de levée de l’embargo de l’Union européenne sur les armes à destination de la rébellion syrienne, il a annoncé, le 6 juin, le retrait de ses troupes de la FNUOD.

« Les événements de ce matin ont montré qu’il n’est plus justifié d’attendre plus longtemps, ont expliqué Werner Faymann, chancelier, et Michael Spindelegger, respectivement vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, par voie de communiqué, en faisant allusion aux évènements de Qouneitra. « Le maintien de la mission n’est plus possible », ont-ils ajouté, estimant « prioritaire » la « sécurité de nos soldates et soldats. »

L’Autriche participe à la FNUOD depuis la création de cette dernière. Elle était jusqu’à présent le principal pays contributeurs, aux côtés des Philippines (314 soldats)et de l’Inde (193). Il y a quelques mois, le Canada, la Croatie et le Japon avaient également pris la décision de retirer leurs militaires du Golan.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a indiqué déplorer la décision de Vienne tout en rendant « rendant hommage à sa contribution précieuse et ancienne à la Force. »

D’après le ministre autrichien de la Défense, le retrait devrait commencer dès le 11 juin pour durer entre 2 et 4 semaines. Le problème pour l’ONU est de trouver rapidement un nouveau contingent pour remplacer celui qui était alors fourni par l’Autriche car, pour Ban Ki-moon, « la présence de la Force (ndlr, FNUOD) dans cette zone est essentielle ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]