Niger : Attaque terroriste à la prison de Niamey

Une semaine après les deux attentats revendiqués par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et commis l’un et l’autre contre les intérêts français à Arlit et un camp de l’armée nigérienne à Agadez, le Niger a, semble-t-il, été une nouvelle fois la cible d’une action terroriste.

Ainsi, le 1er juin, la prison de Niamey a été attaquée dans des circonstances encore confuses. Dans un premier temps, il a été fait mention d’un groupe d’assaillants venus de l’extérieur pour tenter de libérer des individus poursuivis pour terrorisme. Ces derniers appartiendraient à la secte jihadiste Boko Haram, active dans le nord du Nigéria.

Par la suite, le ministre nigérien de la Justice, Marou Amadou, a indiqué que l’attaque avait été en fait planifiée de l’intérieur par les détenus eux-mêmes. Ce qu’a expliqué Ibrahim Wazir Moussa, le procureur de la République de Niamey.

« Trois malfaiteurs, qui ont déjà été inculpés d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, écroués à la prison civile de Niamey, ont tenté une évasion massive », a-t-il affirmé. « Ils ont agressé les gardes. Les gardes ont riposté. De cette situation, le bilan primaire fait état de deux gardes qui ont été tués. Nous dénombrons également trois blessés. Mais grâce à la maîtrise de ces gardes, les trois assaillants ont été maîtrisés », a-t-il ajouté, en précisant qu’une enquête allait être confiée au « service central de lutte contre le terrorisme ».

Le bilan donné par le procureur a été revu à la hausse, un troisième gardien de la prison étant décédé des suites de ses blessures.

Cela étant, cette attaque laisse beaucoup de questions en suspens. Tout d’abord, il reste à savoir comment les prisonniers ont pu se procurer les armes avec lesquelles ils ont tué, à bout portant, deux gardiens. Des complicités au sein de la prison de Niamey ne sont donc pas à exclure. Ou alors il n’est pas exclu qu’elles aient été dérobées au personnel de la prison.

Une autre interrogation porte sur la version de l’incident donnée par le gouvernement nigérien. Des témoins ont en effet affirmé avoir vu des hommes armés et entendu des tirs près de la prison, située dans le centre-ville de Niamey. Etait-ce une manoeuvre de diversion? Ou bien était-ce pour apporter les armes aux détenus?

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