Syrie : Le président Assad menace d’ouvrir le front du plateau du Golan

« Les forces du Hezbollah soutiendront la Syrie dans sa reconquête du plateau du Golan », avait averti, au début du mois, Hassan Nasrallah, le chef de la milice libanaise, qui, alliée de l’Iran, a envoyé des combattants se battre aux côtés des troupes du président syrien Bachar el-Assad, aux prises avec une rébellion armée depuis mars 2011.

Conquis par Israël à la faveur de la guerre des Six-Jours, le plateau du Golan a été annexé par l’Etat hébreu en 1981. En 1974, la Force des Nations unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) y a été déployée afin de contrôler l’application du cessez-le-feu entre les forces israéliennes et syriennes dans le No Man’s Land qui sépare les deux pays.

Pour Israël, le plateau du Golan est stratégique dans la mesure où il permet de défendre la frontière contre une invasion terrestre et que son occupation empêche tout tir d’artillerie contre le nord du pays et permet de contrôler les principales sources d’eau de l’Etat hébreu. Près de 20.000 Israéliens répartis dans 33 colonies agricoles s’y sont installés.

Depuis le début de la crise syrienne, le Golan a été la cible de plusieurs tirs de roquettes et d’artillerie, ce qui a entraîné une riposte immédiate de l’armée israélienne. Mais une dégradation de la situation de ce secteur est à craindre, notamment après les propos tenus par Bachar el-Assad sur la chaîne Al-Manar, qui appartient au Hezbollah.

Après s’être dit « très confiant » dans la victoire de ses forces contre les rebelles syriens et expliqué qu’il pourrait se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2014, le dirigeant syrien a menacé « d’ouvrir » le front du Golan avec Israël.

« Il y a une pression populaire claire pour ouvrir le front de résistance (contre Israël) au Golan (…) Il y a plusieurs facteurs, (dont) les agressions israéliennes répétées », a-t-il affirmé, en faisant référence aux raids aériens menés en Syrie par Israël afin d’empêcher tout transfert d’armes vers le Hezbollah.

« Il n’y a pas lieu de provoquer une escalade, il n’y a pas de raison de réchauffer le front avec la Syrie, cela n’a pas été notre objectif et cela ne le sera pas », avait déclaré, plus tôt, Sylvan Shalom le ministre israélien de l’Eau et de l’Energie, tout en précisant qu’Israël « ne permettra pas le transfert d’armes stratégiques », notamment au Hezbollah.

Par ailleurs, Bachar el-Assad a laissé entendre que les systèmes de défense aérienne russes S-300 auraient déjà été livrés à ses forces. « Tous les accords passés avec la Russie seront honorés et une partie l’a déjà été dernièrement », a-t-il affirmé. Sauf que, de source russe, ces équipements n’ont pas encore été expédiés et il n’est même pas encore certain qu’ils le soient cette année. D’après le quotidien Kommersant, la livraison « n’aura lieu qu’au deuxième trimestre 2014. » Et encore, il faudra 6 mois supplémentaires pour former les personnels syriens pour que ces dispositifs soient pleinement opérationnels.

Là encore, Israël s’oppose à la livraison de ces systèmes S-300 car ces derniers compliqueraient la tâche de ses forces aériennes si elles doivent à nouveau intervenir en Syrie poyur empêcher un transfert d’armes « stratégiques » (voire chimiques) et seraient susceptibles d’atteindre des avions survolant le territoire israélien.

Pour le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, les missiles S-300 permettront d’éviter tout tentative d’intervention extérieure dans le conflit. L’on sait que l’idée d’instaurer en Syrie une zone d’exclusion aérienne avait été un temps avancée… D’où l’argument de Moscou expliquant que ces systèmes sont avant tout défensifs.

Mais il en va tout autrement avec la dizaine d’avions de combat MiG-29 MM2 susceptibles d’être commandés par la Syrie… Selon directeur du constructeur russe, Sergueï Korotkov, « une délégation syrienne est actuellement à Moscou » où « les détails du contrat sont en train d’être définis. » Et d’ajouter : « Je pense que les appareils seront livrés. »

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