Les plans du futur siège des services de renseignement australiens volés par des cyberespions

Après les soupçons portés contre la Chine au sujet de l’espionnage concernant les principales armes américaines, voici que l’Australian Broadcasting Corporation, la chaîne de télévision publique australienne, a révélé, lors de son émission « Four Corners », que les plans du bâtiment devant abriter l’Australian Security Intelligence Organisation, c’est à dire le service de renseignements intérieur australien, ont été volés par des pirates informatiques.

Les documents concernés sont relatifs aux systèmes de communication et de sécurité, les plans d’étages et les emplacement des serveurs informatiques. Selon les révélations de la télévision australienne, les pirates auraient visé un entrepreneur impliqué dans la construction de ce nouveau siège, lequel aurait dû être inauguré il y a un mois.

Le média australien a avancé que le vol de ces plans expliquaient la hausse de 41 millions de dollars australiens du coût de construction (sur 630 millions initialement prévus) ainsi que le retard pris pour la livraison de ce bâtiment, lequel aurait dû être opérationnel le mois dernier. Et, toujours d’après la même source, cette attaque informatique aurait été commise par des pirates chinois.

Cependant, le ministre australien des Affaires étrangères, Bob Carr, a refusé de confirmer ou d’infirmer le rôle de la Chine dans cette affaire de cyberespionnage. « Je ne ferai aucun commentaire sur les questions de renseignement et de sécurité pour une raison évidente : nous ne voulons pas partager avec tout le monde et surtout avec les agresseurs potentiels, ce que nous savons sur ce qu’ils pourraient faire et comment ils pourraient le faire », a-t-il affirmé.

Et comme la Pékin est le premier partenaire commercial de Canberra, le ministre n’a pas voulu mettre de l’huile sur le feu. « Cela n’a absolument aucune incidence sur notre partenariat stratégique », a-t-il dit. « Nous avons d’énormes domaines de coopération avec la Chine », a-t-il ajouté.

Cela étant, cette affaire n’est pas la première du genre. En 2011, les ordinateurs du Premier ministre australien et des ministres des Affaires étrangères et de la Défense avaient été piratés par des hackers soupçonnés d’opérer depuis la Chine. Cette année, ce sont les réseaux informatiques de la Reserve Bank of Australia (la banque centrale australienne) qui ont été infectés par des logiciels malveillants d’origine chinoise…

D’ailleurs, la prudence de Canberra au sujet de ce vol des plans du QG de l’ASIO a de de quoi faire sourire quand l’on sait que l’équipementier chinois de télécom Huawei avait été écarté, en 2012, d’appels d’offres australiens pour le déploiement de lignes à haut débit en raison de craintes de cyberattaques…

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