Le secrétaire général de l’ONU se dit « profondément inquiet » de la présence du Hezbollah en Syrie

Deux roquettes de type Grad sont tombées, le 26 mai vers 6H50 dans un quartier contrôlé par le Hezbollah, la milice chiite libanaise, situé au sud de Beyrouth. Quatre personnes, apparemment des ouvriers syriens selon une source officielle, ont été blessées.

C’est la première fois depuis l’été 2006 et surtout le début des troubles en Syrie que la capitale du pays du Cèdre est prise pour cible. Les deux roquettes ont été tirées depuis un secteur situé entre les villages de Bsaba et d’Aïtate, à environ une douzaine de kilomètres du quartier visé. L’armée libanaise s’est déployée sur les lieux et a mis en place un cordon sécuritaire autour de cette zone.

Ce tir a eu lieu quelques heures après un discours d’Hassan Nasrallah sur « l’engagement total » du Hezbollah aux côtés des forces de Bachar el-Assad. « La Syrie, c’est la protection arrière de la résistance, le support de la résistance. La résistance ne peut rester les bras croisés quand sa protection arrière est exposée et quand son support se brise », avait-il déclaré, à l’occasion du 13e anniversaire du retrait israélien du Liban.

Au début de ce mois, Hassan Nasrallah avait admis l’implication de ses troupes dans les combats en Syrie, pays aux prises avec une guerre civile depuis mars 2011. Le Hezbollah est notamment présent à Quousseir, une ville syrienne située à une dizaine de kilomètres de la frontière libanaise.

Mais si Beyrouth souhaite se maintenir à l’écart du conflit syrien, ce dernier ne manque pas de s’inviter au Liban, avec des heurts entre les communautés chiites et sunnites installées dans le pays. A Tripoli, située dans le nord du pays, des combats entre partisans et adversaires du président Bachar el-Assad ont fait une trentaine de tués, dont 3 soldats, au cours de ces derniers jours.

Cela étant, il est difficile de ne pas faire le lien de la chute de deux roquettes dans un quartier contrôlé par le Hezbollah avec l’implication de ce dernier aux côtés des forces loyales à Bachar el-Assad.

« Le Liban n’est pas à l’abri de ce qui se passe en Syrie », a ainsi affirmé, le 26 mai, Ammar el-Wawi, un responsable de l’Armée syrienne libre (ASL). « Il y aura des répercussions sur Beyrouth, sur Tripoli et sur l’aéroport (international de Beyrouth) », a-t-il poursuivi, en appelant les autorités libanaises à rappeler les combattants du Hezbollah engagés dans le conflit syrien.

« Une goutte de sang syrien vaut largement Hassan Nasrallah et le Hezbollah. Nous ne resterons pas les bras croisés face aux agissements » du parti chiite, a conclu Ammar el-Wawi. Mais ces propos ont été immédiatement démentis et qualifiés « d’irresponsables » par Fahd el-Masri, le porte-parole de l’ASL.

Quoi qu’il en soit, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est dit « profondément inquiet de la participation croissante dans les combats du Hezbollah (en Syrie), ainsi que des risques de débordement au Liban » et a exhorté « à redoubler d’efforts pour empêcher une extension du conflit à d’autres pays », selon Martin Nesirky, son porte-parole.

En outre, Ban Ki-moon « encourage tous les pays, organisations et groupes à cesser de soutenir la violence en territoire syrien et à user de leur influence pour promouvoir une solution politique dans la tragédie de la Syrie », alors qu’une conférence internationale concernant le conflit syrien doit prochainement être organisée à Genève.

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