Le Pentagone revoit à la baisse le coût d’acquisition du F-35

Confié à Lockheed-Martin en 2001, le programme Joint Strike Fighter (JSF) – ou F-35 – devait permettre au Pentagone de disposer de 3 versions différentes du même appareil pour équiper l’US Air Force (version A, classique), l’US Marine Corps (version B, décollage court/atterrissage vertical ou STOVL) et l’US Navy (version C, navalisée). L’idée étant de faire des économies d’échelle puisqu’il était question d’acquérir 2.866 avions pour 226,5 milliards de dollars.

Seulement, avec les difficultés techniques rencontrées et les retards, les coûts ont considérablement augmenté à mesure des avancées du programme. Ainsi, en 2011, le Pentagone avait estimé que le seul coût d’acquisition de 2.457 F-35 (*) avait bondi de 16%, passant de 328,3 à 379,4 milliards de dollars.

Une nouvelle hausse, de 4% cette fois, avait été annoncée l’année suivante, soit un montant total de 395,7 milliards. Et cela ne prend pas en compte les frais d’exploitation de l’appareil tout au long de son cycle de vie, lesquels ont été estimés à plus de 1.000 milliards de dollars sur 50 ans.

Et avec les récents problèmes qui ont justifié l’interdiction de vol temporaire des F-35 en phase d’essais, l’on pouvait s’attendre à une nouvelle hausse des coûts d’acquisition. Finalement, il n’en a rien été si l’on en croit la dernière évaluation annuelle du Pentagone remise au Congrès annonce, ils sont en baisse de 4,5 milliards de dollars (-1%). Ce qui est inédit dans l’histoire du programme JSF.

Pour ses calculs, le Pentagone a séparé les coûts portant sur l’avion et ceux concernant le développement de son moteur, confié à Pratt & Whitney. Ainsi, le prix du F-35 a chuté de 4,9 milliards en moyenne (-1,5%) tandis que celui de son réacteur a progressé de 442,1 millions de dollars.

Globalement, le coût d’achat d’un F-35, qui dépend du nombre d’exemplaires commandés, est passé de 109,2 à 104,8 millions de dollars. Le Pentagone explique que cela a été rendu possible par une baisse des taux de main-d’oeuvre chez Lockheed-Martin et ses sous-traitants.

La baisse la plus importante concerne la version STOVL de l’appareil, dont le prix est passé de 106,4 à 103,6 millions de dollars. En revanche, celui de la variante C a quant à lui augmenté, passant de 87 à 88,7 millions de dollars. Cette dernière connaît des problèmes de développement, le positionnement de la crosse d’appontage ayant été mal calculé, ce qui la rend inapte à opérer depuis un porte-avions. Cela étant, Lockheed-Martin a promis d’y remédier rapidement.

Ces coûts ne concernent pas l’exploitation des appareils en question, lesquels pourraient être encore plus élevés que ceux jusqu’à présent évalués. Et il y a de dépenses auxquelles les responsables du Pentagone ne s’attendaient pas, comme par exemple celles qu’il faudra consentir pour changer les revêtements des ponts des navires appelés à mettre en oeuvre le F-35B (LHD et LHA) pour leur permettre de supporter la température en sortie de tuyère lors des appontages.

(*) La commande initiale a été réduite

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