La Russie pousse l’avion de combat Su-35 au Brésil

Et si le Rafale, le Gripen et le F-18 Super Hornet se faisaient coiffer sur le poteau par un autre appareil dans le cadre de l’appel d’offres brésilien FX-2? Voilà maintenant des années que cette procédure a été lancée et qu’aucun avion de combat n’a encore été sélectionné pour équiper les forces aériennes brésiliennes.

Si le Rafale de Dassault Aviation semblait avoir une longueur d’avance sur ses deux autres concurrents quand le président Lula avait marqué sa préférence à son endroit, l’on n’est plus sûr de rien aujourd’hui, la décision qui mettrait un terme à ce feuilleton étant sans cesse repoussée à des jours meilleurs. En attendant, les trois constructeurs en lice s’attachent à améliorer leurs offres et à faire de la surenchère dans les promesses de transferts technologiques au bénéfice de l’industrie brésilienne.

Cela étant, Moscou ne perd pas de vue ce marché de 36 appareils alors que la candidature du Sukhoï 35 a été repoussée en 2008. En avril 2011, l’agence Itar-Tass avait indiqué que la société exportatrice d’armements russe Rosoboronexport était revenue à la charge. Lors d’un sommets des pays dits BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), l’affaire avait même été évoquée entre les responsables russes et brésiliens. Et il fut rapporté que la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, y avait « témoigné de l’intérêt ». Cette dernière avait d’ailleurs fait connaître son intention de remettre le dossier à plat dès son arrivée à la tête de l’Etat brésilien.

Depuis, l’annonce du vainqueur de l’appel d’offres FX-2 ayant été une nouvelle fois reportée, l’on en était resté là. Jusqu’à ce que Sergueï Ladygine, le chef de la délégation russe au salon international de la technologie pour la défense SITDEF 2013 de Lima, remette cette affaire sur le tapis.

« Bien que la Russie soit sortie de cet appel d’offres (FX-2, ndlr), nous avons fait en parallèle une proposition à la partie brésilienne de participer en dehors des appels d’offres avec nos systèmes Pantsir (ndlr, 3 batteries) et chasseurs Su-35. Notre proposition est en train d’être examinée », a-t-il déclaré, selon l’agence russe Ria Novosti. Et d’ajouter que la proposition russe allait jusqu’à transférer l’ensemble des technologies relatives au Su-35 ainsi qu’aux appareils dits de 5e génération.

Conçu à partir du Su-27 Flanker, le Su-35 a connu une longue éclipse après l’effondrement de l’Union soviétique. Ce n’est qu’en 2006 que les travaux le concernant ont repris. Deux ans plus, un appareil nouvelle version a pris l’air pour la première fois. Présenté comme étant un chasseur polyvalent « à haute manoeuvrabilité », cet avion équipera les forces aériennes russes à compter de 2015.

Cela étant, le coup de dés russe est loin d’être donné gagnant dans la mesure où l’armée brésilienne souhaiterait que l’avion désigné dans le cadre de l’appel d’offres FX-2 soit le identique à celui qui équipera sa force aéronavale. C’est l’une des raisons pour laquelle le constructeur Saab a mis au point, le « Sea Gripen NG« , une version navale de l’appareil en concurrence avec le F-18 Super Hornet et le Rafale, ces deux derniers pouvant déjà opérer depuis un porte-avions. Une initiative qui a de quoi rendre sceptique quand l’on sait que l’avionneur suédois n’a aucune expérience dans ce domaine…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]