Décès du général Pierre Langlois, Compagnon de la Libération

Compagnon de la Libération, le général Pierre Langlois, alias « Lamoureux » dans la clandestinité, s’est éteint le 15 mai, à Saint-Sulpice-sur-Risle (Orne).

Né à Barreda (Espagne) le 16 mars 1917, Pierre Langlois est admis à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr à l’âge de 19 ans (promotion « Soldat Inconnu »). Jeune sous-lieutenant, il est affecté au 1er Régiment Etranger (RE), alors implanté à Oran.

Il n’attendra pas le début de la bataille de France, le 10 mai 1940, pour faire le coup de feu contre l’armée allemande étant qu’il a participé, un mois plus tôt, à l’expédition de Narvik, en Norvège, avec la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE).

Evacué au Royaume-Uni le 19 juin 1940 avec le corps expéditionnaire français, il rallie la France Libre du général de Gaulle, comme d’ailleurs la moitié des effectifs de la 13e DBLE. Il est alors nommé lieutenant le 1er août de la même année.

Ayant pris le pseudonyme de Pierre Lamoureux, le jeune officier sera quasiment de toutes les opérations des Forces Françaises Libre. C’est ainsi qu’il participe à l’expédition de Dakar (septembre 1940), puis à la prise de Libreville (novembre) avant de partir en Erythrée, en Afrique de l’Est, pour y combattre les troupes italiennes au sein de la Brigade française d’Orient.

Lors de ces combats, alors qu’il a été atteint par deux balles, il dirige plusieurs contre-attaque avant de décrocher sous le feu ennemi. Deux mois plus tard, il reçoit, des mains du général de Gaulle, à Qastina (Palestine) le Croix de la Libération. Il est de nouveau blessé, le 19 juin 1941, lors de la campagne de Syrie.

Il est ensuite muté, en novembre, à la compagnie de chars du 1er BLE, lequel est affecté à la 2e Brigade française libre du général Cazaud. C’est ainsi qu’il prendra part aux combat d’El Alamein d’octobre 1942.

Promu capitaine quelques mois plus tard, il participe aux combats de Tunisie, au cours desquels il s’illustre à nouveau, le 11 mai 1943, à Takrouna. Un an plus tard, il en fait de même lors de la prise du village de Radicofani, en Italie.

Débarqué avec la 1ère Division française libre en Provence, en août 1944, Pierre Langlois prend part aux combats de la Libération, que ce soit dans les Vosges, en Alsace ou encore dans le massif de l’Authion (sud des Alpes).

Après la capitulation allemande, il part en Indochine pour un peu plus d’un an avec la 13e DBLE, en mars 1946. Deux ans après son retour en France, il est promu chef de bataillon.

Après avoir occupé différents postes en état-major, il part en Algérie, à Philippeville, où il prend le commandement du 3e Bataillon du 3e Régiment Etranger. En décembre 1956, il obtient ses galons de lieutenant-colonel. Après avoir suivi les cours de l’Ecole supérieure de guerre et avoir été promu au grade supérieur, il est nommé chef de corps du 3e REI de 1960 à 1962. Au cours de ce commandement, il reçoit deux citations.

L’affaire algérienne terminée, il est muté en Allemagne avant d’être promu général de brigade, en 1966, puis général de division quatre plus tard. Il exercera ensuite, après avoir décroché sa 4e étoile, les fonctions de gouverneur militaire de Metz puis celles de conseiller du ministre de la Défense jusqu’en 1977, année où il sera versé en 2e section.

Le général Pierre Langlois était Compagnon de la Libération et Grand Croix de la Légion d’Honneur. Il était aussi titulaire de la Croix de Guerre 39/47 avec 7 citations, de la Croix de la Valeur Militaire (3 citations), de la Médaille coloniale avec agrafes « Erythrée », « Libye-Tunisie 42-43 », « Extrême-Orient », ainsi que de la Silver Star américaine.

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