Fusillade de Carcassonne : Le Parquet fait appel

Le volet judiciaire de la fusillade accidentelle de Carcassonne n’est pas encore terminé. Le 13 mai dernier, le tribunal de correctionnel de Montpellier avait rendu des verdicts plus cléments par rapport aux réquisitions du ministère public visant les 6 anciens militaires du 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa), tenus pour responsables de ce drame ayant eu lieu le 29 juin 2008, à l’occassion d’une démonstration dynamique dans le cadre d’une journée « portes ouvertes ».

Pour rappel, le sergent Nicolas Vizioz, alors membre du Groupe des commandos parachutistes (GCP) du « 3 » avait introduit par mégarde des munitions réelles en lieu et place de cartouches à blanc lors d’une simulation publique de libération d’otage. Bilan : 16 personnes furent blessés, dont certaines gravement.

Outre cet ancien sous-officier, cinq autres militaires du régiment furent inquiétés par la justice, dont ses supérieurs hiérarchiques directs, le chef de corps et son adjoint ainsi que l’organisateur de cette journée « porte ouvertes ». L’instruction avait également révélé des dysfonctionnement dans la gestion des munitions au sein du « 3 », un stock ayant été irrégulièrement constitué afin de disposer d’approvisionner notamment les hommes du GCP sans passer par les lourdes contraintes administratives.

Cela étant, le sergent Vizioz, qui n’a jamais cherché à fuir ses responsabilités, et ses deux supérieurs directs, le lieutenant Christophe Allard et le capitaine Hugues Bonningues, ont finalement été condamnés à des peines de prison avec sursis. Quant aux autres officiers, à savoir le colonel Frédéric Merveilleux du Vignaux, alors chef de corps du « 3 » sortant au moment des faits et les lieutenants-colonels Lionel Peyre, second du régiment, et Jean-Baptiste Pothier ont été relaxés.

Seulement, ce verdict rendu par le tribunal correctionnel est loin de satisfaire le Parquet de Montpellier, lequel a décidé de faire appel de ces condamnations, plus clémentes que celles requises lors du procès. « L’appel concerne l’ensemble des prévenus », a précisé le procureur Brice Robin.

A priori, et d’après le quotidien « L’Indépendant », ce sont les trois relaxes qui ont motivé cette décision. Et si cette dernière concerne les 6 prévenus, c’est « pour permettre un examen global du dossier » par la cour d’appel de Montpellier. En tout cas, elle va dans le sens de Me Hervé Gerbi, avocat de parties civiles, lequel avait indiqué espérer que la parquet ferait appel.

« La justice pénale n’a pas été au rendez-vous de l’exemplarité » (…) [Les victimes] n’attendaient pas forcément de la prison ferme compte tenu de la nature du dossier. L’attente était sur la responsabilité et la condamnation du lieutenant-colonel Peyre et du colonel Merveilleux du Vignaux », avait-il déclaré le 13 mai.

« On ne peut pas mettre un terme à cette pratique (de détournement de munitions, ndlr) sans que la hiérarchie soit condamnée », a-t-il insisté, le lendemain, en commentant la décision du parquet de faire appel.

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