Israël réduit ses dépenses militaires de 648 millions d’euros

Le ministre israélien des Finances, Yaïr Lapid, n’aura pas eu le dernier mot. Afin de ramener le déficit public de 4,65% à 3% du PIB en 2014, il avait préconisé une réduction du budget de la Défense de 4 milliards de shekels (860 millions d’euros).

Finalement, si le cabinet israélien a entériné des coupes dans les ressources allouées à Tsahal, ces dernière seront toutefois moins importantes que celles préconisées par Yaïr Lapid étant donné qu’elles s’éleveront à 3 milliards de shekels (648 millions d’euros).

A ce montant s’ajoute également la baisse de 5% de l’aide militaire américaine en raison de la séquestration aux Etats-Unis. Du coup, le budget israélien de la Défense pour la période 2013-2014 s’élevera à 11,3 milliards d’euros.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait valoir que « financer la Défense était essentiel pour la sécurité d’Israël » et que le milliard de shekels de différence « ne serait pas utilisé aux dépens de la population », en estimant que ce projet de budget était un bon compromis entre les besoins sécurités et les contraintes économiques.

« L’armée israélienne doit poursuivre sa cure d’amaigrissement mais nous avons aussi besoin de plus d’Iron Dome », a fait valoir M. Netanyahu, en faisant référence au système de défense antimissile.

Les enjeux auxquels Tsahal doit faire face sont nombreux. Outre le dossier du nucléaire iranien, il lui faut prendre en compte le conflit syrien, qui déborde sur le plateau du Golan, annexé par Israël en 1981 après avoir été conquis lors de la Guerre des Six Jours de 1967.

Qui plus est, toujours en Syrie, l’Etat hébreu cherche à empêcher tout transfert d’armes vers le Hezbollah, la milice chiite libanaise, avec lequel il a été en guerre en 2006. Et il reste toujours la menace de l’arsenal chimique de l’armée syrienne susceptible de tomber entre de « mauvaises mains », ainsi que le risque de voir les jihadistes – notamment ceux du front al-Nosra – prendre de plus en plus d’influence dans cette région.

Par ailleurs, la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, reste une source d’instabilité pour le sud d’Israël, avec les tirs ponctuels de roquettes et de missiles. D’où le lancement, en novembre dernier, de l’opération « Pillier de défense » afin d’y mettre un terme, et cela, presque 4 ans après une autre intervention (« Plomb durci ») ayant eu les mêmes objectifs.

Enfin, la situation dans le Sinaï, le triangle des trois frontières (Egypte, Gaza et Israël) est aussi une source de préoccupation pour l’Etat hébreu étant donné que les groupes terroristes (comme par exemple Ansar Beit Al-Maqdis, les Partisans de Jérusalem) et les trafiquants y proliférent depuis la chute du régime d’Hosni Moubarak au Caire. Avec, pour conséquence, entre autres, le sabotage régulier du gazoduc approvisionnant Israël et la Jordanie en gaz égyptien.

Dans ce contexte instable marqué par les restrictions budgétaires, le chef d’état-major de Tsahal, le général Benny Ganz, avait défendu, en mars dernier, l’idée d’une « une petite armée de meilleure qualité qu’une armée plus grande, rouillée et inefficace », en mettant en avant 7 priorités : le renseignement, les capacités d’attaque, le combat urbain, la protection maritime, la défense aérienne et antimissile ainsi que la logistique.

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