Mali : La brigade Serval change officiellement de commandant

Arrivé quelques jours plus tôt pour la transmission des consignes, le général Laurent Kolodziej, commandant de la 6e Brigade Légère Blindée (BLB) a officiellement pris les rênes, le 11 mai à Gao, de la brigade Serval, jusqu’alors dirigée par le général Bernard Barrera, de la 3e Brigade Mécanisée (BM).

Ce transfert d’autorité (TOA) marque une nouvelle étape dans l’intervention française au Mali. Pendant son temps de commandement sur ce théâtre d’opérations, le général Barrera a conduit l’offensive éclair de janvier sur les principales villes du Nord contrôlées par les groupes jihadistes puis le « nettoyage » de l’Adrar des Ifoghas, où les terroristes ont accepté le combat.

« Leur but était en réalité de nous arrêter et de nous faire subir des pertes importantes sur un terrain qu’ils connaissaient bien, aménagé avec des réserves d’eau et de munitions, alors que nous, nous étions en limite logistique » afin d' »obtenir une victoire médiatique en nous bloquant dans cette vallée », a expliqué le général Barrera, lors d’un entretien accordé à Valeurs actuelles.

Pour le général Kolodziej, si la situation sera différente, elle n’en sera pas moins compliquée. Pour commencer, il devra composer avec la réduction des effectifs sur le terrain, la brigade Serval ne devant plus compter que 2.000 hommes en juillet prochain.

Il aura également à composer avec la poursuite de la montée en puissance de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), la force panafricaine de la Cédéao, laquelle est appelée à devenir l’épine dorsale de la future mission de stabilisation des Nations unies au Mali.

Si la menace jihadiste n’est pas définitivement écartée, notamment dans la région de Gao où l’influence salafiste a été importante au cours de ces dernières années, il faudra prendre en compte l’épineuse question de Kidal, bastion de la rébellion touareg et où l’armée malienne n’est pas la bienvenue.

Le désarmement du Mouvement national de libération de l’Azawad ainsi que du Mouvement islamique de l’Azawad (né d’une scission avec le groupe terroriste Ansar Dine) devra entrer dans les faits. En outre, il y a a également des tensions entre les Touareg et le Mouvement arabe de l’Azawad, notamment à Ber, près de Tombouctou. Le tout dans un contexte qui sera marqué par l’organisation d’élections (présidentielle et législatives) en juillet prochain.

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