L’Allemagne a vendu 104 chars Leopard 2 à l’Indonésie

L’an passé, le Parlement des Pays-Bas s’était opposé à la vente à l’Indonésie de 80 chars Leopard 2A6 pour un montant de 200 millions d’euros, au motif que cette ancienne colonie néerlandaise ne respectait pas les droits de l’Homme. Il était redouté que Jakarta utilisât ces matériels pour réprimer des minorités éthniques et religieuses.

Du coup, les autorités indonésiennes se tournèrent vers l’Allemagne. Bien qu’ayant les mêmes préoccupations que La Haye en la matière, Berlin a accepté de répondre favorablement à la demande de Jakarta. Un accord a ainsi été annoncé par la partie indonésienne en novembre dernier mais son contenu n’avait été rendu public.

Et le 8 mai, le gouvernement allemand a confirmé avoir vendu à l’Indonésie 164 blindés, dont 104 chars Leopard 2, 50 véhicules de combat d’infanterie de type Marder 1A2 pour le combat d’infanterie ainsi que 10 engins utilisés par le génie.

« Il s’agit de livraisons à l’Indonésie datant de novembre 2012 », a précisé un porte-parole du ministère allemand de l’Economie. A priori, la plupart de ces matériels seraient de seconde main.

Quant au respect des droits de l’Homme par Jakarta, Steffen Seibert, le porte-parole de la chanclière allemande, Angela Merkel, a fait valoir que « l’Indonésie a entrepris depuis 1998 un profond tournant démocratique » et que les « du gouvernement indonésien se poursuivent. »

Et de rappeler les propos tenus par Mme Merkel en mars lors d’une visite à Berlin du président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono : « L’Indonésie, en tant que pays comptant le plus de musulmans au monde, a un rôle d’exemple, justement en ce qui concerne la vie en commun de communautés de différentes religions. » Le chef de l’Etat indonésien aurait assuré, toujours selon Steffen Seibert, que « son gouvernement faisait tout pour que la cohabitation pacifique entre les minorités et la majorité soit garantie. »

Avec un budget de 7,5 milliards de dollars en 2012, l’armée indonésienne voit ses crédits augmenter d’année en année. La raison tient à la montée en puissance de l’appareil militaire chinois et, dans une moindre mesure, à la politique menée par l’Australie dans son environnement proche, en particulier au Timor oriental (l’Indonésie fait partie, selon Canberra, d’un « arc d’instabilité »).

Quoi qu’il en soit, les industriels de l’armement allemands ne sont pas les seuls à être présents sur le marché indonésien. Ainsi, Nexter y a récemment décroché une commande de 37 Camions équipés d’un système d’artillerie (Caesar) pour un montant de 115 millions d’euros.

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