Mali : Nouvelles attaques suicides dans le secteur de Gao

Deux nouveaux attentats suicides ont été commis, ce 10 mai, dans la région de Gao, au Nord-Mali. Le premier a visé un camp de l’armée nigérienne, à Ménaka, une ville située à 300 km à l’est de l’ancien bastion du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des trois groupes jihadistes présents dans le pays.

« Un kamikaze à bord d’une voiture a forcé l’entrée de notre camp militaire à Ménaka. Nous avons fait usage de nos armes, le kamikaze s’est fait exploser. Il est mort, mais nous n’avons pas de victimes dans nos rangs », a expliqué une source militaire nigérienne à l’AFP.

Une version des faits qui a été confirmée par l’armée malienne. « Aujourd’hui (vendredi) tôt, un kamikaze à la peau claire a réussi à rentrer dans le campement des troupes nigériennes à Ménaka. Le kamikaze au volant d’un véhicule s’est fait exploser et l’armée nigérienne a riposté », a déclaré une source militaire malienne.

La seconde attaque a eu lieu à Gossi. Trois kamikazes à la « peau noire », apparemment venus dans un camion depuis la ville de Gao, à 185 km de là, se sont fait exploser à proximité d’un barrage tenu par des militaires maliens. Deux d’entre eux ont été blessés, selon un bilan qui n’était pas encore définitif à la mi-journée.

Ces attaques suicides sont généralement revendiquées par le Mujao. Apparemment, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le groupe touareg Ansar Dine ne sont plus en mesure de planifier ce genre d’attaques au Mali, étant donné que, pour reprendre l’expression utilisée par l’amiral Guillaud, le chef d’état-major des armées (CEMA), les forces françaises engagées dans l’opération Serval leur ont « cassé les reins », notamment dans l’Adrar des Ifoghas. Ce qui ne veut pas dire que tout risque est désormais écarté.

« La menace reste présente dans le Sahel mais elle a été très sérieusement contenue, voire désarticulée. Nous devons rester vigilants et cette vigilance s’impose au Sénégal », pays voisin du Mali, a ainsi estimé, le 10 mai, Macky Sall, le président sénégalais.

Si l’Adrar des Ifoghas est désormais sous contrôle des forces françaises et tchadiennes, la situation est en revanche plus compliquée dans la région de Gao. « Nous y avons conduit plusieurs interventions successives et nous continuons à le faire. C’est peut-être moins visible, car c’est un terrain plus dense, avec une population autochtone plus marquée. Le Mujao n’a pas la même physionomie qu’Aqmi », a expliqué, à Valeurs Actuelles,  le général Barrera, le chef de la brigade Serval, qui va par ailleurs en céder le commandement au général Laurent Kolodziej, patron la 6e BLB.

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