Londres pourrait commander bien moins d’avions F-35 que prévu

Concernant la permanence de la capacité aéronavale française, le dernier Livre blanc français sur la Défense remis la semaine passée au président Hollande indique qu’elle pourrait « s’inscrire dans le cadre de la force intégrée franco-britannique prévue par les accords de Lancaster House. »

Ce point aurait mérité de plus amples précisions étant donné que, si le Royaume-Uni avait eu, pendant un temps, l’intention d’acquérir des F-35 C, c’est à dire la version navale de cet avion en cours de développement chez Lockheed-Martin, il est depuis revenu à ses plans initiaux, étant donné qu’il aurait été trop cher d’installer des catapultes et des brins d’arrêt sur les porte-avions actuellement en cours de construction outre-Manche.

Exit donc le F-35C et retour à la commande de F-35B, à savoir la version STOVL (décollage court / atterrissage vertical), comme les AV8 Harrier qui, jusqu’à leur retrait du service actif il y a deux ans, constituaient le fer de lance des capacités aéronavales britanniques.

Initialement, Londres comptait disposer, à terme, de 138 F-35B afin de remplacer à la fois les Tornado de la Royal Air Force et les Harrier de la Fleet Air Arm. Mais, contrainte budgétaire oblige, ce nombre pourrait être considérablement revu à la baisse. Et pour ne rien arranger, ce programme est miné par les dépassements de coûts et les retards.

Ainsi, le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, a confirmé à Sky News que seulement 48 F-35B avaient été pour le moment commandés, pour un prix unitaire de 100 millions de livres (près de 120 millions d’euros). Les premiers appareils équiperont le porte-avions Queen Elizabeth à l’horizon 2020.

Et quant aux 90 F-35 restants? Eh bien rien n’est gagné, d’autant plus que le ministère britannique de la Défense doit s’attendre à de nouvelles coupes budgétaires dans les années qui viennent, lesquelles viendront s’ajouter à celles qui ont déjà été faites et qui se sont traduites par la suppression de plus de 30.000 postes ainsi que par l’abandon de certains programmes d’armement.

« Cela dépendra de la politique, de l’argent et de l’état du monde mais aussi d’une donnée qui n’est pas encore clairement connue, comme la répartition entre les avions de chasse et les drones », a expliqué Philip Hammond.

Ce dernier a d’ailleurs convenu avec son homologue américain, Chuck Hagel, lors d’un déplacement à Washington, de chercher à approfondir les relations militaires entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Sa visite avait été précédé par une réunion entre les chefs d’état-major des principales branches des forces armées des deux pays, en mars dernier, pour discuter des orientations stratégiques de long terme. Une première depuis la Seconde Guerre Mondiale… et aussi une occasion d’aborder les contraintes financières afin de déterminer les axes de coopération possibles.

« La relation de défense américano-britannique est forte et ambitieuse . Elle restera la pierre angulaire de la politique de défense de la Grande-Bretagne et continuera d’être au cœur de notre relation spéciale pour les décennies à venir », a déclaré Philip Hammond, s’être entretenu avec le chef du Pentagone.

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