Echec d’un missile M-51 : La Marine nationale tente de récupérer les débris

Au lendemain de l’échec d’un tir visant à valider la capacité du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Vigilant à mettre en oeuvre le missile M-51, la Marine nationale a déployé des moyens relativement importants pour tenter de retrouver les débris de l’engin qui s’est auto-détruit peu après son lancement, au large du Finistère.

Normalement, et comme les 5 précédents essais, le missile aurait dû retomber au milieu de l’Atlantique Nord, 4.000 km plus loin que son point de lancement, près d’un secteur où avait pris position le Bâtiment d’Essais et de Mesures (BEM) Monge. La sortie du M-51 depuis Le Vigilant s’est passée sans problème. C’est lors de la première phase du vol qu’un incident de nature encore inconnue a déclenché le système d’auto-destruction de l’engin.

Cela étant, une commission d’enquête a été mise en place afin de déterminer les causes de cet échec. Mais pour qu’elle puisse avoir le maximum d’éléments, il est nécessaire de récupérer les débris du missile, lesquels sont tombés dans une zone qui avait été préalablement interdite à la circulation, qu’elle soit maritime ou aérienne et gisent à une centaine de mètres de profondeur.

Pour, la Marine nationale a déployé des moyens relativement importants, en plus des bâtiments qui avaient été prépositionnés avant le tir et des aéronefs. Il s’agit notamment de « matériels de type chasse aux mines et de robots sous-marins », a indiqué la préfecture maritime de Brest.

Les conclusions de l’enquête resteront très certainement confidentielles, comme tout ce qui a trait à la dissuasion nucléaire. Pour rappel, le M-51 est un missile qui, développé par Astrium, est appelé à remplacer le M-45, entré en service en 1997. Il présente des performances accrues par rapport à son prédécesseur, notamment au niveau de la portée théorique et de la précision.

Bien évidemment, la dissuasion française se porterait mieux sans cet échec. Au delà du coût du missile (120 millions l’unité, frais de développements compris), c’est la crédibilité de la force de frappe qui peut être égratignée, et cela, une semaine après la publication du Livre Blanc sur la Défense qui l’a sanctuarisée. Mais encore faut-il relativiser.

Il s’agit du premier échec d’un lancement de missile français depuis 1996. D’autres pays, pourtant très au fait des technologies spatiales ne peuvent pas en dire autant. Par exemple, la Russie a eu énormément de difficultés pour la mise au point du Boulava.

Plus important encore, la modification du SNLE Le Vigilant pour lui permettre çà ce dernier de mettre en oeuvre ce missile n’est pas à remettre en cause puisque sa sortie du sous-marin s’est passée normalement. Le cas contraire aurait été plus inquiétant… Il suffira de réussir un second essai pour effacer cet échec.

Enfin, il reste la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire, avec les couples ASMP-A/ Rafale et ASMP-A/Mirage 2000N.

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