Retrait d’Afghanistan : Le fret français peut emprunter les voies passant par le nord

Jusqu’à présent, deux solutions existaient pour désengager le matériel français d’Afghanistan : la voie mixte (avion jusqu’aux Emirats arabes unis, puis par bateau jusqu’à Toulon) et la voie aérienne directe depuis Kaboul. Ces dernières ont déjà permis de rapatrier 80% des équipements.

Désormais, grâce à des accords conclus avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, le fret français peut être rapatrié en France via le rail en empruntant la voie nord, comme l’on fait récemment deux convois arrivés les 23 et 25 avril dernier grâce à un « prestataire privé ».

Concrètement, le fret passé par l’Ouzbekistan est parti de Kaboul par la route, puis a traversé la Russie par voie ferrée pour arriver jusqu’à Riga, en Lettonie. Le retour en France se fait par camion.

Quant au trajet passant par le Kazakhstan, il est légèrement différent dans la mesure où le matériel doit y être transporté dans un premier temps par avion, avant d’être chargé sur un train et ensuite prendre la destination de la Lettonie.

D’après le rapport rendu par les députés Philippe Meunier et Philippe Nauche, en février dernier, le coût de l’unité à transporter (UAT) est de 7.000 euros si l’on emprunte les routes passant par le nord de l’Afghanistan, contre 30.000 euros pour la voie mixte et 40.000 euros pour l’option aérienne (qui a concerné 10% du fret).

Les deux élus avaient alors déploré le « manque de célérité des autorités françaises, diplomatiques et militaires, à négocier en amont avec les pays limitrophes l’utilisation des voies terrestres » étant donné que cela aurait permis d’économiser « plusieurs dizaines de millions d’euros pour le budget de l’Etat. »

La voie la plus économique aurait été de passer par le Pakistan et de faire embarquer les matériels à Karachi. Mais comme l’ouverture des routes pakistanaises dépendent des relations de Washington avec Islamabad – et ces dernières n’ont pas toujours été au beau fixe ces dernières années, loin de là – il n’a pas été possible d’avoir recours à cette option. Qui plus, les conditions de sécurité sont sujettes à caution, plusieurs convois de l’Otan ayant été attaqués.

Quoi qu’il en soit, l’état-major français n’exclut pourtant pas faire passer du matériel par le Pakistan afin de s’assurer de la « diversité des voies logistiques de désengagement » pour « fluidifier le trafic et faire face à toute éventuelle difficulté sur les voies actuelles. »

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