Les forces tunisiennes traquent deux groupes jihadistes près de la frontière algérienne

Depuis le début de cette semaine, l’armée tunisienne mène une opération près de la frontière algérienne visant à pourchasser deux groupes jihadistes. L’un, qui serait fort d’une vingtaine de combattants, est actif dans le massif de Chaambi, tandis que l’autre, au sujet duquel aucune précision n’a été donnée, serait établi dans la région du Kef, à une centaine de kilomètres plus au nord. Quoi qu’il en soit, leurs effectifs ne sont pas exactement connus.

« Je n’ai pas d’idée sur leur nombre. La région de Chaambi est immense, on est en train d’essayer de les pourchasser.Pour le moment nous n’avons arrêté personne », a ainsi expliqué le colonel Mokhtar Ben Naceur, du ministère tunisien de la Défense.

Ce dernier a par ailleurs assuré que, pour le moment, aucun contact avec ces groupes armés n’avait encore eu lieu et que les soldats tunisiens s’attachaient surtout à progresser avec prudence, étant donné que les jihadistes ont miné le secteur de Chaambi, une zone de 100 km2, aux tiers recouvertes de forêts. D’ailleurs, ces mines artisanales auraient fait au moins une quinzaine de blessés dans les rangs de l’armée et de la garde nationale.

D’après des témoignages de militaires et de gardes nationaux publiés par les médias tunisiens, le groupe jihadiste repéré à Chaambi disposerait d’un camp retranché bien protégé. Une source sécuritaire a précisé qu’il était commandé par deux Tunisiens et un Algérien et que certains des combattants viendraient du Nord-Mali. Il serait également le responsable d’une attaque ayant fait un mort parmi les membres des forces de sécurité.

D’après le colonel Naceur, la Tunisie et l’Algérie coopèrent pour réduire ces groupes terroristes, essentiellement en échangeant des renseignement. « Lorsqu’on a des informations sûres on les échange.Il n’y a pas d’action commune sur le terrain », a-t-il expliqué.

Cela étant, et alors que le gouvernement tunisien est dominé par les islamistes du parti Ennahda, le pays est en proie à un essor de la mouvance salafiste depuis la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali, en janvier 2011.

Des opposants ont vivement critiqué le manque de préparation des forces de sécurité tunisiennes, lesquelles dénoncent le manque d’équipements et de moyens face à un adversaire bien organisé. Ainsi, le 2 mai, entre 300 et 400 agents ont manifesté devant l’Assemblée nationale constituante, en scandant le slogan « Citoyen réveille-toi, le terrorisme a envahi le pays. »

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