Le gouvernement britannique satisfait du Livre blanc sur la défense français

En novembre 2010, la coopération franco-britannique en matière de défense a pris un nouvel élan avec les accords de Lancaster House. Il y était alors question d’approfondir les relations entre les armées françaises et britanniques au niveau opérationnel (mise en place, par exemple, de la Combined Joint Expeditionary Force, CJEF), de mener conjointement des projets industriels, notamment dans les domaines des drones et des missiles et de mutualiser les efforts dans la simulation des armes nucléaires.

« Nous [France et Royaume-Uni] sommes déterminés à jouer un rôle leader en matière de sécurité et de défense. La sécurité et la prospérité sont indissociables. C’est pourquoi nous investissons, à nous deux, la moitié des budgets de défense des pays européens et les deux tiers des dépenses de recherche et de technologie (…) », indiquait alors le communiqué publié à l’issue du sommet de Lancaster House, lequel soulignait aussi « un niveau de confiance mutuelle sans précédent dans notre histoire  » et la nécessité de  » faire face ensemble à de nouveaux défis tels que la prolifération des armes de destruction massive et des missiles balistiques, le terrorisme, les cyberattaques…  »

Depuis, les deux pays ont assuré l’essentiel des missions menées dans le cadre de l’opération « Unified Protector » de l’Otan en Libye. Mais quant à l’intervention contre les groupes jihadistes au Mali, la participation britannique ne s’est traduite que par la mobilisation de deux avions de transport C-17 et l’envoi d’instructeurs militaires pour la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali).

L’édition 2013 du Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN), remis au président Hollande le 29 avril, ne revient pas sur l’accord franco-britannique. Bien au contraire. Et il va même plus loin en affirmant que les « partenariats priviligiés ont vocation à s’ouvrir à d’autres Etats membres de l’Union européenne. » En outre, il prévoit le développement du missile anti-navire léger (ANL), ce qui était attendu non sans impatience de l’autre côté de la Manche.

Aussi, Londres s’est félicité de la teneur du LBDSN français. «  Le gouvernement britannique salue la publication par la France de son Livre blanc, sa vision de forces d’intervention hautement qualifiées et bien équipées, et sa volonté de les déployer aux côtés de ses alliés pour protéger et renforcer le droit international », ont affirmé William Hague et Philip Hammond, respectivement ministres des Affaires étrangères et de la Défense, dans un communiqué conjoint.

« Nous saluons le cadre offert par le Livre Blanc pour que le Royaume-Uni et la France continuent à développer leur coopération en matière de défense, que ce soit à travers le partage des coûts liés au développement de capacités militaires haut-de-gamme, ou le développement de la force opérationnelle conjointe », ont encore ajouté les deux ministres britanniques, pour qui Paris et Londres ont « cimenté » leurs « liens en matière de défense » avec les opérations en Libye et au Mali ». Aussi, estiment-ils, les deux pays sont « des partenaires naturels et ont un rôle clé à jouer pour mener et façonner la défense et la sécurité de l’Europe. »

Pour rappel, le LBDSN 2013 prévoit une nouvelle réduction du format des forces armées françaises, avec une baisse des effectifs de 24.000 personnels ainsi que des moyens à mettre en oeuvre. Et cela afin de participer aux efforts de réduction des déficits.

Au Royaume-Uni, un processus analogue a été lancé depuis l’automne 2010, dans le cadre de la « Révision stratégique de la défense et de la sécurité » (SDSR). Cette dernière prévoit de faire passer les effectifs de la British Army de 102.000 à 82.000 soldats d’ici 2020 et de doubler le nombre de réservites (30.000). Tant la Royal Navy que la Royal Air Force ont également à réduire la voilure.

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