Le Livre Blanc sur la Défense conforte le renseignement et les forces spéciales

Si l’édition 2013 du Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale (LBDSN) suggère de réduire les contrats opérationnels des armées, et, par conséquent, leur format, afin de s’adapter à la contrainte financière, il prévoit également de maintenir l’effort en matière de renseignement, de renforcer la cyberdéfense ainsi que la capacité d’action des forces spéciales.

« La souveraineté repose sur l’autonomie de décision et d’action de l’Etat », rappelle le document. Or cela n’est possible, du moins pour la prise de décision, que si l’on dispose d’outils performants pour obtenir du renseignement fiable.

Aussi, dans la droite ligne de celui publié en 2008, le dernier LBDSN met l’accent la fonction « Connaissance et anticipation ». « Le développement de nos capacités de renseignement, de traitement de l’information et de sa diffusion est prioritaire pour toute la durée de la planification jusqu’en 2025 » y est-il ainsi écrit.

« Les moyens techniques du renseignement seront renforcés, en s’appuyant notamment sur la mutualisation systématique des capacités des services. L’effort de modernisation des ressources humaines sera amplifié. Pour conforter notre appréciation autonome des situations, les efforts porteront sur les composantes spatiales et aériennes, aussi bien pour l’imagerie que pour l’interception électromagnétique », précise le document. Afin d’en tirer le meilleur parti possible, les équipements les plus coûteux seront mutualisés entre les différents services de renseignement, sous la supervision du coordonnateur national.

Le LBDSN recommande un effort « particulier » dans le domaine spatial (programmes MUSIS et CERES) et les capacités de surveillance et de contrôle de l’espace aérien (programme SCCOA). En outre, l’acquisition de drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) et tactiques (SDT) est confirmée, de même que la rénovation des systèmes de combat des avions de patrouille maritime Atlantique 2.

En revanche, rien n’est dit sur le remplacement des Transall Gabriel de l’Escadron électronique aéroporté 11.054 Dunkerque et, visiblement, il n’est plus question du programme Spirale (Système Préparatoire Infra-Rouge pour l’ALErte), reposant sur l’observation satellite pour détecter les tirs de missiles balistiques, tout comme d’ailleurs le projet d’un radar d’alerte avancée. Ces deux projets s’inscrivent dans le cadre d’une défense antimissile, laquelle n’a pas fait l’objet de traitement particulier, celle de dite de théâtre ayant seulement été mentionnée.

Autre priorité affichée par le LBDSN : le renforcement des capacités d’action des forces spéciales. « Elles se sont imposées comme une capacité de premier plan dans toutes les opérations récentes et se son particulièrement adaptés aux besoins accrus de réaction dans l’urgence, en souplesse et dans la profondeurs d’un dispositif hostile ou complexe », fait valoir le document.

« Leurs effectifs et leurs moyens de commandement seront renforcés, comme leur capacité à se coordonner avec les services de renseignement. La dimension interarmées du commandement des opérations spéciales (COS) sera confortée », préconise le LBDSN. L’un des problèmes qu’il faudra régler concernera le recrutement. Malgré l’idée que le grand public peut se faire de ces unités d’élites appartenant aux forces spéciales, ces dernières peinent parfois à recruter, en raison d’une sélection très difficile, des profils très qualifiés sur le plan technique durs à trouver et la concurrence des sociétés militaires privées.

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