La France devra pouvoir passer à l’offensive dans le cyberespace

Plus encore que le renseignement et les forces spéciales, le dernier Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN) accorde une place non négligeable au cyberespace, qu’il qualifie de « champ de confrontation à part entière. » Et de considérer une « attaque informatique majeure contre les systèmes d’information nationaux dans un scénario de guerre informatique » comme une « menace de première importance. »

Outre ce danger, la réalité quotidienne de la cyberdéfense est la protection des données sensibles ou de haute valeur stratégique, comme peuvent l’être, par exemple, des informations technologiques, scientifiques industrielles ou bien encore financières.

« Le potentiel scientifique et technique de la Nation est constitué de l’ensemble des biens matériels et immatériels propres à l’activité scientifique fondamentale et appliquée et au développement technologique. Les tentatives d’atteintes à ce potentiel, qui visent à détourner des informations scientifiques et techniques, sont nombreuses. Elles sont susceptibles de nuire aux intérêts économiques de la Nation. Elles peuvent aussi contribuer à l’accroissement d’arsenaux militaires étrangers, à la prolifération d’armes de destruction massive et même être détournées à des fins d’actions terroristes. Face à ces risques, ce potentiel nécessite d’être protégé », relève le LBDSN.

Pour prendre en compte ces menaces, le document recommande d’adopter une « posture stratégique visant à déterminer l’origine des attaque, à organiser la résilience de la Nation et à répondre par la lutte informatique offensive. » Ce qui passe par la production de systèmes de sécurité, d’augmenter les effectifs de la cyberdéfense et d’améliorer la fiabilité des systèmes d’infomation de l’Etat et des grands opérateurs. »

Pour ce qui concerne spécifiquement le ministère de la Défense, il est préconisé de développer une chaîne de commandement unifiée et de mettre en place une réserve opérationnelle pour la cyberdéfense, laquelle prendra place aux côtés du réseau « Réserve citoyenne de cyberdéfense« , récemment créé.

En effet, pour la première fois, il y est en effet question d’inclure des capacités de cybernétiques militaires, « en relation avec le renseignement et la planification défensive et offensive, préparant ou accompagnant les opérations militaires » dans le modèle d’armée défini par le LBDSN.

« L’organisation opérationnelle des armées intégrera ainsi une chaîne opérationnelle de cyberdéfense, cohérente avec l’organisation et la structure opérationnelles de nos armées, et adaptée aux caractéristiques propres à cet espace de confrontation : unifiée pour tenir compte de l’affaiblissement de la notion de frontière dans cet espace; centralisée à partir du centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées, pour garantir une vision globale d’entrée et une mobilisation rapide des moyens nécessaires et spécialisée car demandant des compétences et des comportements adaptés », y est-il écrit.

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