Hausse des actes terroristes en Europe en 2012

Contrairement aux années précédentes, le nombre de faits liés au terrorisme ont augmenté dans l’Union européenne en 2012, selon un constat établi par l’office de police criminelle intergouvernemental Europol (European Police Office) basé à La Haye aux Pays-Bas.

Ainsi, 219 attentats, contre 171 en 2011, et 17 victimes ont été recensés pour la seule année 2012 dans l’ensemble de l’Union européenne. Deux affaires ont particulièrement été marquantes : celle, en France, de Mohamed Merah, le tueur au scooter (7 tués à Toulouse et à Montauban) et celle de l’attaque contre des touristes israéliens en Bulgarie (7 tués également). Pour cette dernière, le Hezbollah est suspecté d’en avoir été à l’origine.

La majorité des activités terroristes (ce qui englobe les attentats réussis comme les complots déjoués) sont le fait de groupes séparatistes, lequels sont actifs dans seulement deux pays, à savoir la France (121 faits concernant principalement la Corse) et en Espagne (46 faits liés au Pays Basque).

Les policiers européens craignaient une hausse sensible des actes terroristes commis par des organisations d’extrême-gauche ou d’anarchistes à cause de la situation économique de certains pays de l’UE. Mais il n’en a rien été et leur nombre est même en baisse, notamment en Grèce où il est passé de 20 en 2010, à 6 en 2011 puis à 1 en 2012. L’Italie (10) et l’Espagne (7) concentrent à deux l’essentiel des actions terroristes prêtées à cette mouvance.

Toujours pour ce qui concerne l’activisme politique, 2 actions ont été imputées aux groupuscules d’extrême-droite tandis que les actions des organisations écologistes radicales, comme l’Animal Liberation Front, ont été perçu comme étant des actes relevant du vandalisme et non du terrorisme, même si certaines d’entre elles ont par exemple utilisé des bombes incendiaires.

Quant aux activités terroristes commis ou passe de l’être par des groupes liés à la mouvance jihadiste, Europol en a relevé seulement 6. Mais dans le même temps, 159 individus appartenant à ce milieu ont été arrêtés. Il s’est agi surtout de démanteler des filières logistiques et de recrutement. Deux pays ont été principalement concernés : la France (4 tentatives d’attaques et 91 interpellations) et la Belgique.

La surveillance particulière de la mouvance jihadiste en Europe explique en partie le faible nombre d’attaques recensées au regard de l’activisme des groupes séparatistes. Cela étant, Europol a fait part de son inquiétude de voir de jeunes européens convertis à l’islam radical rejoindre les zones de combat, comme en Syrie, en Somalie et au Sahel.

« Il ya une préoccupation croissante au sujet de la menace posée par ces personnes, compte tenu de la possibilité de leur intention de revenir en Europe pour commettre des actes de terrorisme », a expliqué Rob Wainwright, le directeur d’Europol.

« En 2012, certaines organisations musulmanes radicales, comme Sharia4Belgium et Sharia4Holland, ont attiré l’attention d’un public plus large. Elles prennent garde à ne pas appeler directement leurs partisans à commettre des actes terroristes, mais elles admirent des groupes qui mènent des activités terroristes et considèrent les terroristes eux-mêmes comme des héros », a par ailleurs avancé le rapport.

Autre tendance qui s’affirme en Europe, selon Europol : l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux comme plate-forme de communication essentielle par les groupes terroristes, quelles que soient, d’ailleurs, leurs motivations.

« Le développement rapide des médias sociaux sur Internet a offert de nouvelles possibilités pour un accès instantané et personnalisé à leurs partisans ainsi que des recrues potentielles », souligne le document.

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