Le Conseil de sécurité de l’ONU donne son feu vert à la création d’une force de maintien de la paix au Mali

Le Conseil de sécurité a adopté, ce 25 avril, la résolution 2100 portant sur la création de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), lequelle prendre le relai, de la Mission de soutien au Mali (MISMA) à partir du 1er juillet prochain et pour une durée initiale de 12 mois, sous réserve toutefois que les conditions de sécurité le permettent.

Ces dernières, qui devront être évaluées dans les 60 jours à venir, supposent « la fin des principales opérations de combat par les forces armées internationales » et une « nette réduction de la capacité des forces terroristes de constituer une menace importante. »

« L’adoption de cette résolution est un succès. Elle confirme le soutien unanime de la communauté internationale à la stabilisation du Mali ainsi qu’à l’intervention de la France et des États de la région pour venir en aide à ce pays », a commenté Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères.

La MINUSMA devrait compter 11.200 soldats ainsi que 1.440 policiers ainsi que dont des « bataillons de reserve capables de se déployer rapidement ». Sa mission sera de « stabiliser les centre urbains essentiels, particulièrement dans le Nord » du Mali et « empêcher un retour d’éléments armés dans ces zones. » Les casques bleus auront en outre la responsabilité de protéger les populations civiles et le patrimoine culturel malien tout en veillant au respect des droits de l’homme.

La résolution autorise, comme attendu, « les troupes françaises (…) à intervenir en soutien à des éléments de la MINUSMA en cas de danger grave et imminent les menaçant et à la demande » du secrétaire général des Nations unies. A cette fin, un millier de militaires français resteront au Mali afin de constituer une sorte de force de réaction rapide.

Par ailleurs, la MINUSMA aura aussi à assister les autorités maliennes pour instaurer « dialogue politique national », organiser des élections « libres, équitables et transparentes », et à oeuvrer pour permettre la réconciliation avec les rebelles touareg. Ce qui est loin d’être gagné en l’état actuel des choses.

Cette mission sera dirigée par un « représentant spécial » des Nations unies. Ses effectifs seront issus principalement de la MISMA, qui compte 6.300 hommes issus des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéa) et du Tchad. Environ 150 militaires français y seront également affectés, notamment à son état-major. Le coût annuel de cette opération est évalué, selon l’agence Reuters, à 800 millions de dollars.

Cela étant, cette mission s’annonce délicate, compte tenu du manque d’équipements et d’expérience de certains contingent de la MISMA, appelée à former cette MINUSMA. Ainsi, à Tombouctou, les soldats burkinabés qui ont relevé leurs homologues français sont dotés de pick-up et non de véhicules blindés et, pour la plupart, ils n’ont jamais tiré un coup de feu. « Les moyens dont disposait l’armée française nous ont impressionnés », a confié, au Figaro, le maire d’une localité des environs. « Les forces africains n’ont pas tout ça. Les populations ont des inquiétudes », a-t-il ajouté.

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