Les surcoûts de l’opération Serval devraient bientôt atteindre les 200 millions d’euros

Dans le budget du ministère de la Défense pour l’année 2013, voté l’automne dernier, il était prévu une ligne de crédits de 630 millions d’euros pour financer les surcoûts des opérations extérieures.

Pour rappel, ces surcoûts correspondent aux dépenses supplémentaires que les forces armées n’auraient pas eu à faire si elles n’avaient pas été sollicitées pour intervenir sur un théâtre d’opérations extérieur.

Pour ce qui concerne l’intervention française lancée le 11 janvier dernier contre les groupes jihadistes établis au Nord-Mali, le rapport rendu la semaine passé par les sénateurs Gérard Larcher et Jean-Pierre Chevènement à son sujet estime que « le surcoût imputable pour les 4 premiers mois de Serval est de l’ordre de 150 à 200 millions d’euros. »

Au 1er mars, ces surcoûts avaient déjà atteint 150 millions d’euros. Le principal poste de dépense est le transport, avec 83 millions d’euros. Les deux sénateurs expliquent que ce montant important est dû « au volume des forces projetées par voie aérienne dans des délais très contraints. »

Viennent ensuite les primes « opex » des personnels déployés au Mali (22 millions d’euros), les dépenses de fonctionnement pour 13 millions (soutien des forces engagées, alimentation, eau, télécommunications) et de munitions (23 millions) ainsi que les frais de carburant (9 millions).

« En se fondant sur l’expérience des précédentes opex, on peut estimer que le montant total des surcoûts, incluant le maintien en condition opérationnelle des équipements, est traditionnellement proche de 200 millions pour 4 mois d’opérations », ont écrit les deux sénateurs.

A titre de comparaison, les surcoûts de l’opération Harmattan, menée en 2011 en Libye, étaient de l’ordre de 100 millions d’euros au bout de 3 mois, dont 60 millions rien que pour les munitions. Mais la nature de cette intervention, qui, au final, aura coûté 368 millions d’euros en 8 mois, est totalement différente de celle conduite actuellement au Mali.

Les surcoût « opex » non couverts par la provision de 630 millions d »euros prévue dans le budget de la Défense seront « financés par prélèvement sur la réserve de précaution interministérielle », comme l’a institué la Loi de Programmation Militaire 2009-2014 afin d’éviter que leur financement soit assuré par des annulations de crédits, notamment d’équipement.

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