Face à la Chine, Taïwan montre ses muscles

Pour la Chine, Taïwan est une province rebelle appelée tôt ou tard à rejoindre son giron. Aussi, même si les relations entre Taipeh et Pékin « sont à leur meilleur niveau depuis 60 ans », d’après le président taïwanais, Ma Ying-jeou, il ne s’agit pas pour autant « de baisser la garde », et cela d’autant plus que l’armée populaire chinoise continue de renforcer ses capacités militaires grâce à une progression à deux chiffres de son budget.

D’où le lancement, pour 5 jours, des plus importants exercices militaires menés depuis 2008 par les forces armées taïwanaises. Ces manoeuvres, appelées « Han Kuang 29 (gloire des Hans 29), ont eu lieu sur l’île de Penghu, située au milieu du détroit de Formose, large de 180 kilomètres.

Elles ont mobilisé 7.000 hommes, des avions de combat F-16, Indigenous Defence Fighter (AIDC F-CK-1 Ching-kuo) et F-5 (a priori, il n’y avait aucun Mirage 2000 sur les 60 exemplaires vendus en 1992), des chars M60-A3, des systèmes d’artillerie, dont le lance-roquettes multiples Thunderbolt-2000 RT/LT-2000 de conception locale, des hélicoptères d’attaque Super Cobra AH-1W et de reconnaissance OH-58D ainsi que plusieurs bateaux, dont les frégates Chingchiang et Chengkung et les navires d’attaque rapide Kuang Hua VI.

Le but de ces manoeuvres était de simuler un débarquement de l’armée chinoise. Leur coup d’envoi a été donné par des salves de missiles tirées depuis des lanceurs mobiles installés sur 9 véhicules. Au premier jour, pas moins de 81 missiles ont été lancés. Et apparemment, les résultats ont été jugés probants.

« Ces exercices démontrent notre détermination à protéger notres pays », a expliqué le président taïwanais, qui y a assisté. Cependant, si jamais Pékin décidait de lancer une attaque sur sa « province rebelle » (ce qui reste peu probable), Taipeh pourrait compter sur un soutien américain. Cela étant,  « Taïwan ne s’engagera pas dans une course aux armements avec la Chine, mais se concentrera plutôt sur une utilisation optimale de son budget de la défense, qui est limité », a-t-il ajouté, en estimant que le « succès de ces manoeuvres (ndlr, celles réalisée le premier jour) confirment la capacités des forces armées de la République de Chine à faire face à toute attaque chinoise. »

Par ailleurs, Taïwan garde un oeil sur l’île de Taiping (ou d’Itu Aba), qui est la seule relevant de sa responsabilité dans l’archipel des Spratleys. Or, ce territoire de 0,49 km2, dont le domaine maritime est réputé être riche en pétrole et ressources halieutiques, est convoité par les Philippines, le Vietnam et la Chine.

Ce mois-ci, la Direction générale des Gardes-côtes taïwanais a également organisé des exercices utilisant des munitions réelles. D’ailleurs, son ministre de tutelle, Wang Jinn-wang, a indiqué devant une commission parlementaire qu’il en est ainsi tous les 6 mois. Seulement, là, des canons anti-aériens de 40 mm et des mortiers de 120 mm ont été utilisés pour la première fois.

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