Des avions F-16 supplémentaires pour les Emirats arabes unis?

C’est un signe fort peu encouragent pour l’avenir du Rafale aux Emirats arabes unis, pays qui envisage d’en acquérir 60 exemplaires depuis 2008. Ce marché, visé également par le consortium Eurofighter, a jusqu’à présent fait l’objet de négociations aux multiples rebondissements.

Récemment, à l’occasion du salon de défense IDEX, à organisé en février à Abou Dhabi, l’optimisme était dans le camp français. « Nous sommes confiants qu’on finira par réussir à le vendre », confiait même Christian Mons, le président du Conseil des industries de défense françaises (CIDEF), au sujet du Rafale. « Il y a une grande chance que le client (émirati) souhaite acheter en 2015/2016 et que nous commencions les livraisons en 2017/2018 », avait-il ajouté.

Seulement, dans la rivalité entre Dassault Aviation et Eurofighter, laquelle avait pris corps en novembre 2011, époque à laquelle les Emirats avaient anoncé s’intéresser de près au Typhoon en faisant savoir que l’offre du constructeur français n’était pas assez « compétitive », un troisième acteur a semble-t-il poussé ses pions.

Au printemps 2012, il était alors dit que la vente du Rafale aux Emirats allait aboutir quelques semaines avant l’élection présidentielle française. Seulement, avec l’alternance politique à Paris, il y eut un nouveau refroidissement. Le président sortant, Nicolas Sarkozy ayant été battu, il n’était « plus là pour mettre une pression énorme sur les Emiratis ainsi que sur son entourage pour finaliser coûte que coûte le contrat », écrivait La Tribune. De son côté, Abu Dhabi attendait un signe du nouveau locataire de l’Elysée.

Ce fut donc à cette époque, d’après certains médias spécialisés d’outre-Atlantique, que le constructeur américain Lockheed-Martin joua sa carte, en proposant aux Emirats de compléter leur flotte d’avions F-16 E/F Desert Falcon avec des exemplaires supplémentaires de dernière génération, l’idée étant de se placer pour soumettre, le cas échéant, des F-35.

Et visiblement, cette option a dû séduire les Emirats arabes unis car, d’après des responsables du Pentagone, il est question de leur vendre 26 F-16E/F Block 60 pour « un peu moins de 5 milliards de dollars. » Le dossier devrait être évoqué lors de la tournée au Moyen Orient de Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense.

Jusqu’à présent, les forces aériennes émiraties mettent en oeuvre 79 F-16 (l’un d’entre eux ayant été perdu en 2006) ainsi que 68 Mirage 2000-9, lesquels doivent être théoriquement remplacés par un nouvel appareil. Dans les négociations portant sur un éventuel achat du Rafale, il est d’ailleurs question que la France les reprenne.

Mais l’achat de 26 F-16 supplémentaires risque fort de modifier la donne étant donné qu’il va rendre moins urgent le remplacement des Mirage 2000-9 émiratis, lesquels ont d’ailleurs encore du potentiel.

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