La France va présenter son projet de résolution portant sur l’envoi de casques bleus au Mali

A l’initiative de la France, une résolution autorisant le déploiement de plus de 10.000 casques bleus au Mali sera discutée au sein du Conseil de sécurité des Nations unies d’ici la fin de ce mois.

Dans les grandes lignes, ce texte reprend les recommandations fixées par Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, lequel réclamait notamment une « force parallèle » destinée à appuyer, si nécessaire, une éventuelle mission de maintien de la paix appelée MINUSMA (Mission intégrée de stabilisation multidimensionnelle des Nations unies au Mali).

Le mandat de cette dernière devrait être musclé, étant donné qu’il est prévu de le placer sous le « chapitre VII » de la Charte des Nations unies afin d’autoriser le recours « à tous les moyens nécessaires » pour assurer la protection de la population civiles.

La mission de ces 12.600 casques bleus (dont 1.440 policiers) pourrait commencer, pour une durée de 12 mois, à partir du 1er juillet prochain, mais à condition que les opérations de combat au Nord-Mali soient terminées et que la capacité des groupes jihadistes à représenter une menace majeure ait été réduite.

Une évaluation concernant les conditions de sécurité sera réalisée dans les 45 jours suivant l’adoption de la résolution. Si elle n’est pas concluante, le début de la mission sera reporté. En outre, le texte demande également des « des progrès tangibles dans le processus politique au Mali, qui sont d’une signification cruciale pour la réussite du déploiement et des opérations » de la MINUSMA.

En cas de menaces « graves et imminentes » contre la mission des Nations unies, la résolution autoriserait militaires français à « utiliser tous les moyens nécessaires » pour intervenir « en soutien. » « On ne peut pas demander à des casques bleus de s’engager dans des activités contre le terrorisme », a indiqué un diplomate.

Le texte n’apporte cependant aucune précision sur le format des forces françaises, si sur la zone de déploiement de ces dernières. Mais selon le calendrier fixé par le président Hollande, il devrait rester au Mali environ 2.000 soldats français en juillet prochain, puis, d’ici la fin de cette année, seulement un millier, dont 100 affectés à la Mission de formation de l’armée malienne menée par l’Union européenne (EUTM Mali) et 150 au sein de l’état-major de la MINUSMA.

Cette dernière devrait se baser sur la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), dont les effectifs sont fournis par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui n’a à ce jour déployé que 80% des soldats prévus (6.500 à ce jour), et encore, en intégrant le contingent tchadien (2.000 hommes), lequel a commencé son désengagement.

Cela étant, d’après l’AFP, qui s’est appuyé sur des affirmations faites par des militaires maliens, si les jihadistes ont subi de rudes coup depuis le lancement de l’opération Serval – environ 400 tués dans leurs rangs, de source française -, l’on craint à Bamako leur éventuel retour une fois que les forces françaises auront été en partie désengagées du Mali.

« Des dizaines de jihadistes ont pris le chemin de la Libye, pour se cacher et se réorganiser », a ainsi déclaré un officier malien. Selon lui, ils auraient quitté le Mali en passant par le nord du Niger, puis par le Tibesti au Tchad, avant de gagner le sud libyen, voire même le Darfour. D’autres, notamment ceux appartenant au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), auraient trouvé refuge dans les camps du Front Polisario, dans le Sahara occidental.

A l’état-major de l’armée malienne, un colonel a souligné que « l’ennemi est toujours sur le terrain ». Et si les jihadistes ont abandonné leurs positions en abandonnant une grande partie de leurs armes, ils « pevuent, par leur circuit d’approvisionnement, en avoir rapidement de nouvelles et faire mal. »

En outre, sur la foi d’un document confidentiel qu’elle a pu consulter, l’AFP avance qu' »al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) tente de reprendre la main dans le nord-ouest du Mali sous la direction de l’Algérie Yéyia Abou Hamame (alias Djamel Okocha) », l’émir de l’organisation terroriste pour le Sahara. « Il faut craindre que les islamistes reprennent pied dans ces zones pour imprimer une nouvelle dynamique à leurs actions terroristes », affirme-t-on dans les milieux sécuritaires.

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