Un nouveau mouvement touareg a vu le jour au Mali

L’un des objectifs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est d’obtenir l’indépendance, si ce n’est une large autonomie du Nord-Mali. C’est pour cela qu’il s’est allié, lui qui se veut pourtant laïc, avec les groupes jihadistes comme Ansar Dine, composé de touareg, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) pour chasser l’armée malienne de ce territoire. L’on connaît la suite…

Cela étant, la question de l’indépendance ou de l’autonomie de l’Azawad reste une pomme de discorde avec Bamako, qui, bien évidemment, ne veut pas en entendre parler. D’où le refus du MNLA de voir des soldats maliens à Kidal, son bastion, et plus largement, dans l’Adrar des Ifoghas. A noter également qu’il n’est pas le seul à prétendre incarner la population touareg au Nord-Mali puisque l’on compte également le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), né d’un scission avec Ansar Dine. Mais depuis l’annonce de sa création, ce dernier n’a pas fait parler beaucoup de lui.

Pour autant, la question de savoir si le MNLA incarne vraiment les envies d’indépendance des touareg se pose. La formation de la « Plateforme des cadres et des leaders kel-tamasheks » (donc, touareg), le 13 avril, à Bamako, apportera sans doute la réponse.

Dirigé par un bureau de 7 membres à la tête duquel l’on trouve Bajan Ag Hamatou, député de Menaka, ce mouvement s’est fixé pour principes « le respect des bases religieuses, la promotion du bon voisinage, le rejet de la violence et la sacralisation du territoire et l’indivisibilité du Mali. » En clair, il entend représenter les touareg qui se sentent avant tout maliens et se poser ainsi en alternative au MNLA, dont il entend bien exiger qu’il dépose les armes.

« Tous les Touaregs sont loin d’être MNLA. Ils se trouvent que ce sont des hommes qui ne nous ont jamais représenté, qu’on n’a jamais mandaté et qui parlent en notre nom, ce n’est pas normal. Nous sommes là pour dire, voilà ce que sont les Touaregs du Mali », a ainsi expliqué Bajan Ag Hamatou.

Pour le moment, cette plateforme rassemble surtout des personnalités ayant assumé des responsabilités gouvernementales ainsi que des élus issus des trois régions du Nord-Mali, à l’exception de l’Adrar des Ifoghas. Ce qui peut donner l’impression que la création de ce mouvement est piloté par Bamako. Ce que réfute Bajan Ag Hamatou. « Nous, on est instrumentalisé par personne. Si certains se plaisent à dire ‘oui, ce sont des représentants du gouvernement malien’; mais eux ils représentent qui ? », a-t-il affirmé, d’après RFI.

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