Un élu américain sème le doute sur les capacités nucléaires nord-coréennes en citant un rapport du renseignement

Alors que la Corée du Nord a menacé son voisin du Sud ainsi que les Etats-Unis d’une guerre nucléaire, un représentant républicain élu du Colorado, Doug Lamborn, a semé le doute sur les capacités nord-coréennes en la matière en citant un rapport provenant de la Defense Intelligence Agency, c’est à dire l’agence de renseignement du Pentagone, lors d’une audition du patron du Pentagone, Chuck Hagel, et du chef d’état-major interarmées, le général Martin Dempsey.

« La DIA estime avec une assurance modérée que le Nord dispose d’armes nucléaires qui peuvent être fixées sur des missiles balistiques. Cependant leur fiabilité sera faible », a-t-il en effet affirmé en évoquant ce rapport, qui, selon lui, aurait été établi en mars.

Voilà une affirmation qui a de quoi surprendre dans la mesure où l’on voit mal comment les ingénieurs nord-coréens auraient pu atteindre ce résultat avec seulement 3 essais nucléaires dont on ignore si tous ont été ou non concluants.

Qui plus est, faire détoner une charge nucléaire est une chose, concevoir une tête nucléaire pour l’installer sur un missile balistique en est une autre, et cela, même si la Corée du Nord a pu obtenir des plans par des moyens détournés (comme par exemple via le réseau d’Abdul Qadeer Kahn, le père de la bombe pakistanaise).

Aussi, le porte-parole du Pentagone, George Little n’a pas manqué de réagir. « Je ne peux pas évoquer les détails d’un rapport qui est entièrement classifié, mais il est inexact de suggérer que le régime nord-coréen a complètement testé, mis au point ou démontré le type de capacités nucléaires évoquées dans ce passage », a-t-il affirmé.

« Les Etats-Unis continuent de surveiller de près le programme nucléaire nord-coréen et appelle la Corée du Nord à honorer ses obligations internationales », a-t-il encore précisé.

Et Séoul pense la même chose. Ainsi, le ministère sud-coréen de la Défense, a déclaré, ce 12 avril, « douter » de la capacité de Pyongyang à lancer un missile nucléaire.

« La Corée du Nord a conduit trois essais nucléaires, mais il reste douteux qu’elle ait fabriqué une tête nucléaire suffisamment petite et légère pouvant être montée sur un missile », a déclaré Kim Min-seok, un porte-parole du ministère. Cela étant, elle se « se dirige vers cette étape ».

En revanche, d’après Séoul, la Corée du Nord dispose de capacités offensives dans le cyberespace. L’Agence sud-coréenne de sécurité Internet (KISA) a en effet indiqué que la vaste cyberattaque ayant visé les réseaux informatiques de chaînes de télévision et de banques en Corée du Sud, le 20 mars dernier, avait été orchestrée par Pyongyang.

« L’analyse des codes d’accès et des codes malveillants utilisés lors de ces attaques a révélé que la source se trouvait au Bureau général de reconnaissance de la Corée du Nord », a-t-elle affirmé, le 10 avril.

« C’était une attaque préméditée et méticuleusement planifiée par Pyongyang », a précisé un porte-parole de KISA. « Nous avons collecté beaucoup de preuves montrant que le Bureau général de reconnaissance a mené cette attaque, qui avait été préparée pendant au moins huit mois », a-t-il ajouté.

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