Mali : Les paras français commencent à se redéployer vers Abidjan

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Les troupes françaises engagées dans l’opération Serval depuis le 11 janvier sont en train de se réorganiser en vue de leur retrait partiel annoncé par le président Hollande pour la fin avril.

Ainsi, selon l’Etat-major des armées, il s’agit désormais de concenter l’effort sur la boucle du Niger, dans le centre du pays, où elles apporteront un appui à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) et aux forces armées maliennes (FAMA) contre les groupes terroristes encore présents dans cette région, comme l’a montré la tentative d’infiltration jihadiste dans Tombouctou les 30 et 31 mars dernier.

Des trois organisations terroristes qui prirent le contrôle du Nord-Mali en 2012, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) reste le plus actif car c’est lui qui est à l’origine des attaques récentes à Tombouctou et à Gao, ville qui était son bastion jusqu’à l’arrivée des troupes françaises le 26 janvier.

Justement, la situation dans ce secteur, où est aussi déployé le GTIA 2, ressemble à celle que l’on a pu voir en Afghanistan, dans la mesure où le Mujao peut se fondre au sein de la population. « L’une des grandes différences entre la région de Gao et le reste du Mali, c’est qu’ici les islamistes ont réussi à convaincre une partie des habitants du bien-fondé de leur thèse. Cela fait au moins une dizaine d’années que les salafistes se sont implantés avec succès », confiait au Figaro, la semaine passée, un travailleur humanitaire.

Aussi, et à l’issue d’une mission de reconnaissance menée en direction d’Abeïbarra, dans l’Adrar des Ifoghas, les éléments du Groupement tactique interarmes (GTIA) 3 ont d’abord regagné Kidal pour ensuite faire mouvement vers Gao.

Quant au GTIA TAP (troupes aéroportées, avec le 2e Régiment Etranger de Parachutistes et le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes), qui était engagé aux côtés du GTIA 3 lors de la difficile opération Panthère, menée dans l’Adrar des Ifoghas où al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avait établi sa base arrière, il a commencé à se redéployer vers Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Depuis le saut du 2e REP sur Tombouctou, dans la nuit du 27 au 28 janvier, les parachutistes du GTIA TAP, ont perdu deux hommes (l’adjudant Vormezeele et le caporal-chef Charenton) au cours des combats particulièrement intenses pour prendre le contrôle de la vallée d’Amettetaï, située au coeur du massif des Ifoghas. Récemment, il a pris part à l’opération Tigre, laquelle consistait à s’assurer de l’absence de jihadistes dans le secteur de Tessalit.

Par ailleurs, en une semaine, l’aviation française a effectué près de 180 sorties au-dessus du Nord-Mali, dont plus de 50 dédiées à l’appui aux troupes au sol. Cette fois, l’EMA a précisé qu’aucune d’entre elles n’avait donné lieu à des frappes.

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