Le Premier ministre se veut rassurant au sujet de l’avenir du budget de la Défense

Si l’on en croit le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, les options Y ou Z pour la prochaine Loi de Programmation Militaire (LPM) inspirée par le nouveau Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN) n’ont jamais été sérieusement envisagées. Pour rappel, la première serait catastrophique pour les armées alors que la seconde serait « apocalyptique » et supposerait le déclassement stratégique de la France.

Depuis maintenant quelques semaines, les appels lancés par les parlementaires à maintenir l’effort de défense de la France à au moins 1,5% du PIB (les scénarios évoqués ayant des trajectoires financières allant en deçà de ce seuil) se succèdent tandis que des bruits sur des claquements de portes au sein de la commission du Livre blanc sont évoqués par la presse. Au moins, la perspective d’un tsunami budgétaire pour les armées aura au moins permis de débattre des affaires de défense…

Cela étant, pour Jean-Marc Ayrault, il ne faut pas s’inquiéter. Devant les sénateurs, ce 28 mars, il a assuré que le modèle d’armée préconisé par le prochain LBDSN « sera conforme aux ambitions de la France, en Europe et dans le monde. » Et d’ajouter qu’il permettra de « protéger notre territoire et la population française, préserver nos forces de dissuasion dans ses deux composantes, et assurer nos capacités d’intervention, seuls ou avec nos alliés. » « Ce n’est pas au moment où nous engageons nos forces au Mali (…) que nous allons baisser la garde », a-t-il fait valoir.

« Cessons de nous faire peur avec des scénarios catastrophe, qui n’ont jamais été sérieusement envisagés, en tout cas ni par le président de la République, ni par moi-même, ni le ministre de la Défense », a encore insisté le Premier ministre, qui a aussi assuré que la LPM sera « sera cohérente avec le modèle d’armée que je viens d’évoquer » et qu’elle « préservera aussi l’excellence de notre industrie de défense. »

« Ce qui m’importe, c’est de bâtir le modèle d’armée de demain, cohérent avec le redressement de notre pays et avec les risques et les menaces auxquels il doit faire face », a-t-il expliqué, avant de promettre que « ce que la France fait au Mali, elle pourra le faire encore dans cinq ans. »

Quant à la défense européenne, M. Ayrault a estimé qu’elle « a pris trop de retard ». « Il n’est pas juste que seuls deux grands pays, la Grande-Bretagne et la France, fassent tant d’efforts pour la défense, pas seulement de leur pays, mais aussi au service de l’Europe », a-t-il déploré.

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