Mali : Le groupe jihadiste Ansar Dine refait parler de lui

Depuis qu’il s’était scindé en deux avec la dissidence d’une partie de ses militants, lesquels ont fondé le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) alors que les troupes françaises de l’opération Serval s’approchaient de Kidal, son ancien bastion, le groupe jihadiste Ansar Dine n’avait plus trop fait parler de lui, contrairement à ses alliés, comme par exemple le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), à l’origine d’attaques ponctuelles dans la région de Gao.

D’ailleurs, des rumeurs contradictoires circulent au sujet de son chef, Iyad Ag Ghaly. Certaines disent qu’il a quitté le Nord-Mali pour le Soudan, d’autres qu’il s’est replié avec al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sur le plateau de Tigharghart, dans l’Adrar des Ifoghas. Difficile de démêler le vrai du faux.

Cependant, il se pourrait que la deuxième option soit la bonne. Du moins si l’on croit le communiqué diffusé ce 26 mars par Ansar Dine, qui a rompu ainsi un certain silence médiatique tout en se livrant à un exercice de propagande. Ainsi, d’après le texte, Iyad Ag Ghaly serait toujours à la tête de ce qu’il reste de ce groupe jihadiste touareg et mènerait « les combats » contre les armées françaises et africaines.

« Nous rassurons nos parents au Mali, particulièrement dans l’Azawad. Leurs fils au sein d’Ansar Dine sont dans une bonne situation, résistent par la grâce d’Allah et continuent de mener les combats sous la direction d’Iyad Ag Ghaly qui se porte bien », affirme le mouvement dans ce communiqué publié par le site mauritanien Sahara Médias.

En outre, Ansar Dine se livre à un exercice de propagande en se vantant d’avoir fait « subir à l’armée française et aux mercenaires tchadiens des moments difficiles », notamment lors de combats ayant eu lieu les « 19 et 22 février », période au cours de laquelle un sous-officier du 2e Régiment Etranger de Parachutistes (REP) a en effet perdu la vie, de même que 26 soldats tchadiens.

Et d’ajouter que « les chiffres imaginaires avancés par les Français comme bilan des morts parmi nos combattants sont totalement faux et visent uniquement à rehausser le moral très bas de leurs troupes. »

Sauf que, depuis, l’un des plus importants chef d’AQMI, Abou Zeid, est passé de vie à trépas et que la principale vallée de l’Adrar des Ifoghas a été conquise par ces mêmes forces françaises et tchadiennes, lesquelles se concentrent désormais sur l’Est du massif pour continuer leurs opérations de fouilles. Ce serait plutôt dans les rangs jihadistes que le moral n’est pas au beau fixe…

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