La France livrerait déjà des armes aux rebelles syriens

Alors que la France et le Royaume-Uni n’ont pas réussi à convaincre leurs l’Union européenne d’assouplir l’embargo sur la livraison d’armes en Syrie lors d’une réunion ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, à Dublin, le 22 mars, des militaires français et britanniques auraient d’ores et déjà commencé à entraîner des rebelles syriens en Jordanie.

D’après le Nouvel Observateur, les cours dispensés « à certains groupes de l’Armée syrienne libre (ASL) » porteraient sur l’utilisation de matériels et les communications chiffrées. Mais pas seulement assure l’hebdomadaire. « Depuis peu, ils seraient passés à une étape plus pratique, ils entraîneraient ces mêmes bataillons à combattre », croit-il savoir, en se basant sur des affirmations de sources « proches du dossier. »

D’ailleurs, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a confirmé que de « nombreux pays entraînent » les rebelles syriens, lors d’une visite faite au Qatar, le 6 mars dernier.

Pour Paris, il s’agit d’apporter une aide à l’Armée syrienne libre (ASL) et, plus généralement, aux groupes insurgés liés à la Coalition nationale syrienne, devenue, pour les Occidentaux, la seule instance représentative de l’opposition armée au régime de Bachar el-Assad, tout en tâchant de convaincre les pays du Golfe – Qatar et Arabie Saoudite – de cesser leurs soutiens aux factions radicales. D’où, aussi, le travail d’enquête réalisé par le renseignement français pour s’assurer que l’aide accordée à l’insurrection ne tombe pas entre de mauvaises mains.

Mieux encore : selon le journaliste Vincent Jauvert, les manoeuvres diplomatiques franco-britanniques pour tenter de convaincre l’UE de lever partiellement l’embargo sur les armes viseraient à « légaliser une situation de fait. »

S’appuyant sur une « source fiable au sein de l’appareil d’Etat français », Vincent Jauvert affirme que le président Hollande « a décidé mi-décembre de livrer des armes à l’Armée Syrienne Libre à des groupes sélectionnés par les services de renseignement », et cela en concertation avec « la Grande Bretagne et les Etats-Unis » qui en feraient de même.

Cette décision fait suite à la reconnaissance par Paris de la Coalition nationale syrienne comme seule représentante du « peuple syrien », en novembre dernier. Les livraison d’armes auraient quant à elles commencé au début du mois janvier et il s’agirait, pour le moment, de munitions et de fusils d’assaut de type Famas.

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