Un nouveau ministre du Budget plus compréhensif pour la prochaine Loi de programmation militaire?

Le 18 mars, Jean-Yves Le Drian et Jérôme Cahuzac, respectivement ministre de la Défense et du Budget ont évoqué la préparation de la prochaine Loi de Programmation Militaire (LPM) sans pour autant avoir trouvé un accord. Deux options sont sur la table : la trajectoire dite Y, qui permettrait aux forces armées de sauver les meubles en ces temps d’austérité budgétaire et l’autre, dite Z, qui, pour le coup, aurait pour conséquence le déclassement stratégique de la France, avec à terme un budget équivalent à 1,1% du PIB.

Depuis, suite à l’annonce par le parquet de l’ouverture d’une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale le concernant, Jérôme Cahuzac a démissionné de ses fonctions pour être remplacer par Bernard Cazeneuve, qui était auparavant ministre délégué aux Affaires européennes.

Elu de Cherbourg, ville où la Marine nationale et DCNS occupent une place importante, Bernard Cazeneuve a longtemps été membre de la commission de la Défense et des Forces armées lorsqu’il était député. Au cours de la campagne présidentielle de 2012, il a pris part à l’élaboration du volet « défense » du programme présenté par le candidat Hollande.

Lors de l’Université du Parti socialiste d’août 2011, à La Rochelle, Bernard Cazeneuve avait prévenu que si son camp devait arriver au pouvoir l’année suivante, il aurait à « procéder à des arbitrages dans les financements d’équipements indispensables, mais aussi répondre à un climat social très détérioré dans le monde militaire. »

Seulement, nouveau ministre du Budget ou pas, il faudra quand même trouver les 5 milliards d’euros d’économies demandés aux différents ministères dans le cadre de la préparation de loi de finances 2014, et cela alors que la Commission de Bruxelles attend des mesures concrètes concernant la maitrise des dépenses publiques. Et le départ de Jérôme Cahuzac, qui incarnait la rigueur, ne changera rien sur le fond.

« Il n’y a pas de possibilité de faire autrement que d’être dans la stratégie de rétablissement des comptes publics », a affirmé Bernard Cazeneuve, ce 20 mars, sur les ondes d’Europe1. Pour le nouveau ministre délégué au Budget, la croissance et le redressement des finances sont liés. « Il y a là une forme de cohérence. Et cette cohérence-là, il faudra l’incarner et la mettre en oeuvre. Cela implique effectivement beaucoup de rigueur, de fermeté et de compréhension de la situation du pays et de la situation de chaque ministère », a-t-il expliqué.

« La doctrine est connue » a-t-il poursuivi. « Nous avons demandé un effort de contribution. On sait maintenant qu’il va falloir réduire les dépenses publiques et c’est ça la ligne du gouvernement : ne pas déroger à la réduction des déficits, faire en sorte que celle-ci se fasse essentiellement par la maîtrise des dépenses et ne pas perdre de vue qu’il faut créer absolument les conditions de la croissance », a encore avancé M. Cazeneuve.

Quoi qu’il en soit, « a ligne, ce n’est pas Jérôme Cahuzac ni moi-même qui la définissons, c’est le président de la République et le Premier ministre », a-t-il rappelé. En clair, pour ce qui concerne la prochaine LPM, ce sera au chef de l’Etat de trancher et peu importe, finalement, le nom du titulaire du ministère du Budget.

Alors que la hausse du budget de la Défense était dans la ligne de mire de Bercy, en 2004, le président Chirac avait pris ses responsabilités. « S’agissant de la dépense, je décide, il exécute », avait-il lancé à l’endroit de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie.

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