Des pays membres de l’Otan envisagent une action militaire en Syrie

Il y encore quelques mois, la ligne suivie par l’Otan était claire : il n’était pas question d’une intervention militaire en Syrie tant que tous les moyens politiques n’auront pas été épuisés. Puis, en décembre dernier, le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, avait affirmé que « l’utilisation d’armes chimiques par Damas serait totalement inacceptable » et que cela entraînerait « une réaction immédiate de la communauté internationale. »

Depuis, à la demande de la Turquie, des batteries antimissiles Patriot ont été installées à la frontière turco-syrienne dans le cadre d’un mandat de l’Otan. Certains avaient alors pensé qu’il s’agissait de mettre en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus des secteurs concernés. Sauf que, officiellement, il s’agit de protéger le territoire turc d’une possible menace posée par les missiles balistiques syriens.

Par la suite, et alors qu’aucune solution au conflit interne à la Syrie ne semble se profiler, la France et le Royaume-Uni ont fait part de leur intention de livrer des armes à la rébellion syrienne. « Bachar ne veut pas bouger. Si ça continue comme aujourd’hui, non seulement il va y avoir de plus en plus de morts mais le risque c’est que ce sont les plus extrémistes, c’est-à-dire al-Qaïda, qui finalement prennent le dessus », a expliqué Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, le 17 mars.

Serait-il question d’aller encore plus loin? D’après l’amiral américain James Stavridis, le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), certains pays de l’Otan « envisagent individuellement une action militaire en Syrie. »

Et à la question posée par le président de la commission des Forces armées du Sénat américain, l’officier a admis que ces pays de l’Otan dont il a parlés envisageaient « la possibilité d’éliminer les défenses anti-aériennes syriennes. »

Et d’ajouter toutefois que toute éventuelle intervention de l’Alliance suivrait « la même séquence » que pour l’affaire libyenne. « Nous sommes prêts, si l’on nous le demande, à nous engager comme nous l’étions en Libye », a-t-il affirmé. Et cela supposerait une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies – ce qui est, à l’heure actuelle, une vue de l’esprit étant donné que la Russie et la Chine s’opposeront à toute intervention militaire en Syrie -, le soutien des pays de la région et un accord des 28 membres de l’Otan.

Par ailleurs, s’agissant des armes chimiques, le régime de Bachar el-Assad a accusé la rébellion d’en avoir fait usage lors d’une attaque dans le nord du pays. « Les terroristes ont tiré des roquettes contenant des substances chimiques à Khan al Assal dans la région rurale d’Alep et selon les premières informations une quinzaine de personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées », a indiqué l’agence officielle Sana, le 19 mars.

Le ministre syrien de l’Information, Omran al Zoabi, a quant à lui précisé que l’attaque avait fait 16 tués et 86 blessés tout en affirmant que « la Turquie et le Qatar (ndlr, qui soutiennent les rebelles), en portaient une responsabilité juridique, morale et politique. »

Selon Bachar Jaafari, l’ambassadeur syrien à l’ONU, Damas a demandé aux Nations unies de mener une enquête sur cette attaque.

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